Chine
 

Rédaction
29 novembre 2008

Une équipe de la télévision belge VRT a été violemment attaquée dans la province du Henan (centre de la Chine), où elle effectuait un reportage sur les malades du sida, a-t-on appris samedi auprès du journaliste agressé et du Club des correspondants étrangers de Chine. Le journaliste belge de la radio-télévision publique flamande VRT Tom Van de Weghe, un caméraman australien et un assistant belge ont été frappés jeudi par huit hommes qui les avaient fait descendre de leur véhicule, a raconté à l'AFP M. Van de Weghe. "Il faisait nuit, nous avons reçu beaucoup de coups, certains violents, ils se comportaient comme des animaux", a-t-il dit. L'équipe a finalement pu repartir pour l'aéroport, mais les agresseurs leur ont pris les cassettes vidéos, de l'argent et des objets personnels, dont un téléphone portable, selon le journaliste. Auparavant, pendant toute la journée, ils avaient été suivis par deux voitures et un responsable d'une ONG travaillant sur des projets pour les malades du sida, qu'il devait interviewer, avait été convoqué la veille par les autorités locales, a précisé M. Van de Weghe. L'équipe tournait un reportage sur le sida dans le Henan, où dans les années 90 des milliers de paysans avaient été contaminés après avoir vendu leur sang, une activité très lucrative mais menée sans précaution sur le plan sanitaire par des fonctionnaires locaux avides de gains faciles. Des habitants ont affirmé à l'équipe de VRT que les assaillants agissent pour le compte de responsables locaux et qu'ils ont déjà pris pour cible une journaliste chinoise et des militants anti-sida. Le Club des correspondants de la presse étrangère de Chine (FCCC) a condamné samedi l'incident et réclamé des sanctions envers les auteurs de l'agression. "Cet acte illégal et brutal est une honte pour le Henan et la Chine", a déclaré le président du FCCC Jonathan Watts dans un communiqué. "Si le gouvernement souhaite vraiment un pays de droit et l'ouverture envers les médias, les coupables doivent être arrêtés et punis. Il y a assez de preuves pour identifier les auteurs", a-t-il ajouté, soulignant que "les autorités centrales doivent envoyer un message clair aux gouvernement locaux pour qu'ils n'utilisent pas des voyous pour intimider les journalistes".

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