Un scénariste québécois demande près de 4 millions de dollars de réparations à une douzaine de sociétés et de personnes, dont la BBC et l'auteur français de l'émission "L'Ile aux enfants", dans un procès pour plagiat qui a débuté cette semaine à Montréal. Claude Robinson estime que Christophe Izard, père du célèbre dinosaure orange Casimir, s'est inspiré de son projet "Robinson Curiosité" pour dessiner la série pour enfants "Robinson Sucroë". Les deux oeuvres en question sont des adaptations parodiques du Robinson Crusoë, écrit en 1719 par Daniel Defoe. "Pour réaliser +Robinson Sucroë+, M. Izard s'est inspiré de l'oeuvre de Daniel Defoe et de ses séries +Le village dans les nuages+ et +L'ile aux enfants+, mais il n'avait absolument pas besoin du projet de M. Robinson", a dit à l'AFP Me Pierre Lefebvre, l'avocat du scénariste français. M. Robinson soutient qu'en 1986 et en 1987, il avait rencontré à de nombreuses reprises les dirigeants de CINAR et de France-Animation, les sociétés canadienne et française qui ont coproduit "Robinson Sucroë". De Cannes à Los Angeles en passant par New York, il faisait le tour des salons internationaux spécialisés afin de présenter et vendre son idée de dessin animé. Or, clame-t-il, lorsqu'il a découvert "Robinson Sucroë", diffusé à la télévision pour la première fois en 1995, il a constaté qu'il s'agissait, selon lui, d'une version maquillée de son oeuvre. La série a gagné les écrans d'une centaine de pays, sans qu'il touche le moindre droit, déplore-t-il. "On a essayé de m'empêcher de parler à un juge pendant 13 ans, mais là c'est fini. On y va", a déclaré M. Robinson à la chaîne de télévision publique Radio-Canada. Le Québécois demande réparation et poursuit devant la Cour supérieure du Québec CINAR et France-Animation ainsi que leurs dirigeants, mais aussi la BBC et l'entreprise de jeux pour enfants Ravensburger. En tout, une douzaine de personnes et d'entités sont accusées de plagiat. Il espère toucher près de 4 millions de dollars pour plagiat, plus une part des profits réalisés avec la diffusion de la série. Durant les plaidoiries, qui doivent durer huit mois, jusqu'en mars 2009, les différents protagonistes se succèderont à la barre. M. Izard, 71 ans, venu à Montréal pour l'occasion, doit comparaître dans deux semaines. Il a d'ores et déjà fait contester par sa défense l'affirmation de M. Robinson, selon laquelle les deux hommes se sont déjà rencontrés par le passé. Fondée à Montréal en 1984, la société CINAR a connu une ascension fulgurante, en produisant nombre de série pour enfants à succès, tel "Caillou" puis "Arthur", une émission très regardée aux Etats-Unis. Si bien qu'en 1995 la société faisait son entrée à la bourse de New York. En 1999, sa valeur atteignait 1,6 milliard de dollars américains. Mais les années suivantes vont marquer le déclin de la société, poursuivie par la justice canadienne pour malversations et fraudes fiscales. En 2004, CINAR est finalement vendu à des investisseurs torontois qui rebaptisent l'entreprise Cookie Jar.
Rédaction
7 septembre 2008
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