Les producteurs de Hollywood se sont dits "en colère et découragés" par les acteurs avec qui ils mènent des négociations salariales, évoquant la menace d'une nouvelle grève, tandis que le syndicat des acteurs s'est défendu de faire de l'obstruction. Dans un communiqué, l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), organe fédérant le patronat de Hollywood, a rappelé "avoir négocié 28 jours au total depuis le 15 avril avec le SAG" (Screen Actors Guild), le principal syndicat américain d'acteurs de cinéma et de télévision. Le contrat triennal liant SAG et AMPTP expire le 30 juin. Faute d'accord d'ici là, Hollywood pourrait se retrouver paralysé, comme cela avait été le cas pendant 100 jours entre novembre 2007 et février 2008 en raison de la grève des scénaristes à l'appel de leur syndicat, le WGA. "Nous sommes en colère et découragés de voir que le (jeudi) 12 juin, alors qu'il ne reste plus que 18 jours (pour négocier), la direction du SAG à Hollywood affirme déjà qu'il est improbable qu'un accord soit conclu avant le 30 juin", écrivent les représentants de l'AMPTP: "nous espérons que ces déclarations ne signalent pas l'intention des dirigeants du SAG à Hollywood de paralyser notre secteur d'activité". Au terme d'un mouvement social qui avait gelé la production audiovisuelle de fiction aux Etats-Unis, le WGA et l'AMPTP avaient fini par conclure un accord qui prenait en compte l'exploitation du travail des scénaristes sur les "nouveaux médias", comme l'internet ou les baladeurs numériques. Mais selon l'AMPTP, après avoir accepté le principe d'un accord du même type, "les dirigeants du SAG à Hollywood ont continué à proposer des changements (...) inapplicables". Réagissant jeudi soir, le SAG, qui compte quelque 120.000 membres, a affirmé que ses représentants aux négociations "travaillent avec acharnement afin d'obtenir un contrat juste pour les acteurs". "Nous continuons à penser qu'il est possible de conclure les négociations et de parvenir à un accord juste avant l'expiration du contrat actuel", a ajouté le syndicat. Le SAG a par ailleurs assuré que ses négociateurs avaient adapté leurs positions à celles de l'AMPTP "sur un certain nombre de propositions", et que "les progrès limités auxquels l'AMPTP fait référence dans son communiqué sont largement dus à un manque d'efforts équivalents du patronat". "Négocier, c'est faire des concessions, et jusqu'à présent, c'est surtout la commission de négociations du SAG qui a +donné+", s'est défendu le syndicat.