Les autorités iraniennes ont imposé de nouvelles restrictions pour l'accès à l'internet visant en particulier les sites et les blogs de militantes féministes et défenseurs des droits de l'Homme, a rapporté mardi le quotidien réformateur Etemad Melli. Selon le quotidien, le comité chargé de trancher sur la légalité des sites a enjoint aux sociétés fournisseurs d'accès à internet d'en bloquer l'accès. Selon Etemad Melli, la nouvelle directive "vise des blogs et des sites de militantes féministes, de défenseurs des droits de l'Homme, d'écrivains critiques à l'égard du gouvernement et de journalistes connus". Les autorités donnent régulièrement aux fournisseurs d'accès des listes de sites interdits dont ils doivent bloquer l'accès. Les sites visés sont généralement des sites pornographiques mais aussi à caractère politiques. Le filtrage s'effectue à partir d'une liste d'adresse ou de mots-clés. Parmi les nouveaux sites interdits figurent notamment Meydan Zanan (Place des femmes), Kanoun Zanan Irani (Cercle des femmes iraniennes), Shir Zanan (spécialisé sur le sport féminin) ainsi que différents sites liés à la campagne d'un million de signatures pour l'égalité entre les deux sexes lancée par les féministes. Ces derniers mois, plusieurs militantes féministes ont été condamnées à des peines de prison et à des coups de fouet avec sursis pour trouble de l'ordre public. De même, plusieurs blogs de féministes, notamment Zannevesh, Hanouz, Café Nasseri et Jomhour, ont été bloqués. L'Iran est l'un des pays où il existe le plus de blogs et de blogueurs dans le monde. En particulier, le nombre des blogueurs a considérablement augmenté après la fermeture massive de journaux en 2000.