USA
 

Rédaction
19 mars 2008

La Cour suprême américaine va se pencher sur le langage ordurier à la télévision à la demande de l'organisme de contrôle des communications, la FCC, qui veut interdire les termes indécents en direct. Trente ans après l'interdiction d'une liste de sept "gros mots" --dont le très répandu "F" comme "fuck" (l'équivalent de "putain") -- dans les seuls programmes enregistrés, la Cour suprême a décidé lundi de considérer la requête de la FCC qui veut aller plus loin en protégeant aussi les émissions en direct des abus de langage. La FCC, l'autorité de réglementation des communications, a porté ce dossier devant la plus haute cour de justice après avoir essuyé une rebuffade l'année passée devant un tribunal de New York qui avait jugé abusive une peine d'amende infligée à la chaîne Fox pour avoir laissé des vedettes jurer lors de cérémonies de récompenses. La chanteuse Cher avait agrémenté un commentaire du mot proscrit "F" lors de la cérémonie des Billboard Music Awards en 2002 tandis que l'actrice Nicole Richie en 2003 en avait utilisé un autre ("S" comme "shit" ("merde")). Pour la FCC, le langage indécent est "un langage qui décrit des activités sexuelles ou scatologiques ou dépeint des organes dans des termes offensants". Sa politique s'applique aux grands réseaux de télévision non-câblés. Dans les années 1970, elle avait porté devant les tribunaux le cas de la diatribe colorée d'un comédien, George Carlin, qui dans une tirade de 12 minutes intitulée "Obscénités" et diffusée à la télévision, avait aligné une collection de mots orduriers. La Cour suprême avait alors décidé de proscrire une liste de sept mots des programmes enregistrés. Mais en 2003, après un commentaire du leader de U2 Bono qui avait laissé échapper une obscénité aux Golden Globes en recevant un prix pour une musique de film, la FCC est repartie à l'attaque, jugeant intolérable ces excès de langage même en direct. Les diffuseurs ont rué dans les brancards, qualifiant la nouvelle sévérité de la FCC comme "une intrusion dans le processus créatif et éditorial qui menace l'intégrité du direct à la télévision". Les représentants de la FCC se sont quant à eux félicités de l'initiative de la Cour suprême de se pencher sur le langage cru: "cela donnera aux diffuseurs des garde-fous clairs sur l'emploi de jurons, même spontané, sur les ondes publiques à des heures où des enfants regardent la télévision", a commenté la commissaire Deborah Taylor Tate dans un communiqué.

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