Rédaction
14 mars 2008
Ames prudes, s'abstenir. "Californication", nouvelle série américaine drôle et décapante, débarque en France sur M6, à partir de ce soir à 23h20, qui franchit une nouvelle étape dans la comédie de moeurs en abordant un sujet plutôt tabou au petit écran: la sexualité masculine des "quadras". M6 retrouve aussi l'un de ses visages culte, David Duchovny, l'agent Mulder de "X-Files", dans un rôle à contre-emploi qui lui a valu le Golden Globe du "meilleur comédien série". La première saison de "Californication" - 12 épisodes de 30 minutes - a été diffusée à l'été 2007 avec succès sur la chaîne américaine du câble Showtime, connue, à l'instar de HBO, pour son avant-gardisme en matière de série (Dexter, The L Word, Weeds..). M6 y a vu une "photographie de l'évolution des moeurs" qui s'inscrit dans la droite ligne d'"Ally Mac Beal", de "Sex and the City" ou de "Nip Tuck", que la chaîne avait été la première à diffuser en France, explique Christine Bouillet, directrice adjointe de la programmation. "Ce type de série est notre marque de fabrique. Elle fait avancer l'histoire du genre. Comme +Sex and the City+ pouvait choquer il y a dix ans, +Californication+ franchit un cap dans l'écriture", analyse-t-elle. Et "Californication", c'est un peu le "Sex and the City" du XXIe siècle: si on sait tout ou presque aujourd'hui sur la sexualité des femmes de 35 ans, la libido des hommes et leurs états d'âme est plus secrète. David Duchovny incarne Hank Moody, un père de famille séparé de sa femme en pleine crise de la quarantaine, romancier à succès installé à Hollywood mais nostalgique de New York, tel le Woody Allen de "Annie Hall". La série s'ouvre sur son entrée dans une église, où une jolie bonne soeur lui propose une fellation pour lui faire retrouver son inspiration perdue... L'écrivain "non pratiquant", mal rasé, clope au bec, mène une vie de débauche et de luxure en enchaînant les conquêtes féminines -parfois même des mineures- "noyé dans un océan de poils pubiens", en surfant sur le succès de son dernier ouvrage, adapté au cinéma. Mais il ne rêve que d'une chose: reconquérir sa femme, Karen (Natascha McElhone) avec qui il a une fille, Rebecca, jeune ado dévergondée et fan de rock. Les scénaristes sont allés assez loin dans la provocation, même visuelle, mais ils ne sombrent pas dans la vulgarité. Les dialogues sont drôles, parfois cinglants, le ton léger et les personnages touchants... Et le fond reste très moral - le sous-titre de la série est d'ailleurs: "Sexe, drogue et... rédemption!!!". Malheureusement, la diffusion en version française fait perdre beaucoup de son charme aux dialogues, très écrits. La deuxième saison est en cours d'écriture aux Etats-Unis.
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