M6
 

Rédaction
2 décembre 2007

L'affaire d'espionnage d'une émission de télé-réalité de M6, qui avait fait grand bruit au printemps 2004, s'est singulièrement dégonflée vendredi à l'audience, le parquet lui-même requérant la relaxe de deux des trois prévenus, notamment celui travaillant pour Endemol. A la barre de la 11e chambre correctionnelle de Paris, trois prévenus : François Dominguez, un photographe-détective, contre lequel ont été requis 10 mois de prison avec sursis et 8.000 euros d'amende pour corruption active d'un salarié, un de ses associés, Xavier Hugues, et enfin Lionel Vialaneix, patron d'une filiale d'Endemol, société de production connue pour ses émissions de télé-réalité, au premier rang desquelles "Le Loft". Le parquet a requis la relaxe pour ces deux derniers. L'affaire avait été dénoncée à la police le 30 mars 2004 par un agent de nettoyage, travaillant pour Métropole télévision (MTV), propriétaire de la chaîne M6. Il avait expliqué avoir été contacté par François Dominguez, qui lui aurait proposé 30.000 euros pour filmer à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les studios de la nouvelle émission de télé-réalité de M6, "Les Colocataires", à l'aide d'une mallette équipée de caméras miniaturisées. L'employé avait fait semblant d'accepter, convenant d'un second rendez-vous avec son commanditaire pour lui remettre ses premières prises de vues contre 4.500 euros. M. Dominguez avait alors été piégé par M6, qui l'avait filmé durant cet échange. Alors que M. Dominguez reconnaît en partie ces faits, il nie avoir été mandaté par Endemol, mais dit avoir agi de sa propre initiative, afin de revendre ensuite ces images à la presse people. Vendredi, il a reconnu avoir demandé à Xavier Hugues de le mettre en contact avec un responsable d'Endemol. Mais selon le photographe, Lionel Vialaneix "n'a jamais semblé intéressé par toute cette histoire". M. Vialaneix a également nié toute implication. "Depuis trois ans, j'ai l'impression d'être un assassin. Cette histoire a pris des proportions que je n'aurais jamais imaginées", a regretté M. Dominguez. Le procureur de la République, Stéphane Hardouin, ne s'est pourtant pas laissé attendrir. "L'affaire, elle est très simple, a-t-il résumé, c'est celle d'un balayeur qu'on a cherché à soudoyer pour obtenir des photographies à l'insu de son employeur. Ca peut paraître banal, mais la vraie question est celle du commanditaire". "Votre version (...), je ne la crois pas", a poursuivi M. Hardouin, estimant que "ce n'est pas une action spontanée d'un paparazzi indépendant", mais bien "une opération d'espionnage commanditée par M. Vialaneix". C'est seulement "au bénéfice du doute" qu'il a donc requis la relaxe de MM. Hugues et Vialaneix. Le tribunal devait mettre son jugement en délibéré.

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