Le gouvernement et les chaînes de télévisions espagnoles sont tombés d'accord pour collaborer dans la lutte contre les violences conjugales, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Cette réunion avait été convoquée à la suite de l'assassinat d'une jeune femme russe par son ex-compagnon, quelques jours après leur passage à une émission de télé-réalité de la chaîne privée Antena 3, au cours de laquelle ce dernier avait vainement tenté de la reconquérir. Ce fait divers a suscité beaucoup d'émotion en Espagne alors que le gouvernement socialiste a fait de la lutte contre la violence conjugale une priorité, et généré un débat sur les limites éthiques de certains talk-show. A l'issue de leur réunion avec la numéro deux du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, les chaînes privées ont accepté de faire apparaître à l'écran le numéro de téléphone d'urgence pour les femmes battues à chaque fois qu'elle traiteront d'un sujet lié aux violences conjugales. Elle mentionneront les condamnations prononcées par les tribunaux pour chaque cas de violence conjugale dont elles auront préalablement fait état. Un groupe de travail experts/télévisions sera enfin mis en place avant la fin de l'année, pour élaborer des recommandations visant à améliorer "à moyen terme" la couverture de ce fléau social à la télévision. Le gouvernement souhaite ainsi à "éliminer tout sentiment d'impunité à l'égard de ces crimes", et "mettre l'accent sur leur gravité". Malgré une loi unique en Europe contre "la violence de genre", entrée en vigueur en 2005, qui a permis la création de tribunaux spécialisés et la prise en charge juridique et psychologique des femmes maltraitées, la violence conjugale n'a pas diminué en Espagne. Depuis le début de l'année, 70 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Espagne, soit déjà deux de plus qu'en 2006.