Trois personnes, dont le directeur d'une filiale d'Endemol, accusés d'avoir tenté en mars 2004 d'espionner la fabrication d'une émission de télé-réalité "Les colocataires" diffusée par M6, sont renvoyés en correctionnelle, a-t-on appris de source judiciaire. Le juge d'instruction Jean-Marie d'Huy du pôle financier de Paris a signé le 17 avril l'ordonnance de renvoi des trois hommes devant le tribunal correctionnel de Paris. Une audience destinée à fixer la date du procès est prévue le 29 juin, a-t-on précisé de même source. Parmi les prévenus figurent un journaliste, Jean-François Dominguez, son associé Xavier Hugues et Louis Vialaneix, à l'époque directeur de So Nice, une filiale d'Endemol, société de production internationale connue pour ses émissions de télé-réalité. L'affaire avait été dénoncée à la police le 30 mars 2004 par un employé d'une société de nettoyage "La cigogne" et par un responsable de Métropole télévision (MTV), propriétaire de la chaîne M6. Ce dernier avait porté plainte pour des faits de "corruption avérée d'un salarié d'une entreprise travaillant pour sa filiale W9" (qui produisait "Les colocataires", ndlr). L'employé de nettoyage avait expliqué aux policiers avoir été contacté par Jean-François Dominguez qui lui aurait proposé 30.000 euros pour filmer les studios de la nouvelle émission de télé-réalité "Les colocataires" à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) avec une mallette équipée de caméras miniaturisées. L'homme a fait semblant d'accepter, convenant d'un second rendez-vous avec son commanditaire dans un café parisien pour lui remettre ses premières prises de vues contre 4.560 euros. La scène aurait été filmé par des détectives privés engagés par Métropole télévision, selon une source proche du dossier. Par des filatures, les policiers sont remontés jusqu'à Xavier Hugues et Louis Vialaneix. Lors des auditions, Jean-François Dominguez a expliqué avoir eu l'intention de vendre des photos de la nouvelle émission à la presse grand public. Son associé et Louis Vialaneix ont contesté toute implication dans cette affaire. Durant l'enquête, menée par un service financier de la PJ parisienne, le siège d'Endemol France, alors dirigé par Stéphane Courbit et l'animateur Arthur (qui a depuis revendu ses parts) avait été perquisitionné et divers documents saisis. Stéphane Courbit avait entendu, tout comme l'ancien directeur de la police judiciaire parisienne Olivier Foll, dont le nom était apparu dans le dossier et qui avait dénoncé une "manipulation". Aucun des deux hommes n'a finalement été mis en cause. Lancé le 7 avril 2004 sur M6, "Les colocataires" proposait à sept filles et sept garçons de vivre ensemble dans deux maisons mitoyennes pendant deux mois et demi sous l'oeil de 57 caméras.
-
2
-
3
-
3
-
6
-
5