Le PDG du groupe audiovisuel luxembourgeois RTL Group Gerhard Zeiler a assuré que la montée en puissance de l'industrie numérique était une chance plutôt qu'une malchance pour les grands groupes audiovisuels traditionnels. Premier orateur du marché annuel international des programmes de télévision qui s'est ouvert lundi à Cannes (Alpes-Maritimes), Gerhard Zeiler a proposé de changer le thème de sa conférence consacrée à la "contre-attaque" de la télévision traditionnelle pour parler de l'avenir "juteux" de la télévision grâce au numérique. Selon lui, pour résister à l'offensive d'internet et des nouveaux médias, qui effritent l'audience des grandes chaînes, les groupes audiovisuels doivent s'appuyer sur un bouquet de chaînes, avec une chaîne "premium", le navire-amiral, et une flotille de chaînes thématiques destinées à des auditoires spécialisés. Il a également souligné la façon dont les grandes chaînes peuvent mieux exploiter leurs programmes grâce au numérique: diffusion de clips d'annonce, diffusion payante du programme en avant-première grâce à la vidéo à la demande, puis, après la diffusion proprement dite de l'émission, possibilité de télé-chargement, et finalement exploitation sous forme de DVD. Il a également invité les chaînes privées à diversifier leur source de financement qui se limite aux recettes publicitaires, en utilisant notamment les subventions. Selon Gerhard Zeiler, le meilleur moyen de capter la publicité reste le programme de qualité "fédérateur", qui rassemble le maximum de téléspectateurs à une heure de grande écoute. Il a cité à cet égard TF1, en tête de l'audience en France, qui capte la moitié du gâteau publicitaire avec 35% de part d'audience en moyenne. Selon Gerhard Zeiler, ce sont les contenus et les marques qui gardent les téléspectateurs captifs. Le contenu et les marques restent "le coeur de métier" des groupes audiovisuels traditionnels. Il a souligné le succès en Europe des séries américaines diffusées plusieurs fois par semaine à des heures de grande écoute sur plusieurs chaines européennes et invité les producteurs européens à suivre l'exemple d'Hollywood.
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