La chaîne de télévision M6 a décidé d'arrêter sa nouvelle émission controversée de télé-réalité "SOS Cambriolage", a-t-on appris auprès du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) pour qui ce programme est susceptible de constituer une "atteinte à l'ordre public". Le CSA avait notamment été saisi par le Syndicat général de la police (SGP-FO) qui voit dans cette émission une "véritable apologie du crime". La chaîne privée M6 avait diffusé le 5 décembre le premier numéro de cette émission qui présentait deux anciens cambrioleurs dévoilant leurs méthodes et démontrant à deux familles les failles de leur domicile en matière de sécurité. M6 a indiqué mardi à l'AFP avoir décidé d'arrêter début janvier cette émission "en raison des réactions négatives du public". "L'émission a été mal comprise. Sa perception par le public n'était pas celle que nous attendions", a-t-on expliqué en soulignant que BBC 1 diffuse avec succès ce type de programme en Grande-Bretagne. M6 a écrit le 5 janvier au CSA pour l'informer qu'elle arrêtait cette émission, a indiqué le Conseil dans une lettre au Syndicat Général de la Police qui l'a rendue publique. Le CSA a pris acte de la décision de la chaîne et a décidé en assemblée plénière du 22 janvier d'envoyer une lettre à M6 pour lui expliquer pourquoi ce programme posait problème, a-t-on appris auprès du CSA. Au cours de l'émission, certaines informations et techniques utiles à la pratique du vol ont été révélées, selon la lettre du CSA pour qui l'émission banalisait le cambriolage et omettait de rappeler le caractère répréhensible de cet acte. En revanche, elle mettait l'accent sur la "prétendue responsabilité" des victimes qui n'avaient pas assez protégé leur domicile, poursuit le Conseil. "SOS Cambriolage" est de ce fait apparue susceptible de constituer une "atteinte à l'ordre public", dont la sécurité des citoyens est l'une des composantes, souligne le CSA dans sa lettre. En conclusion, le CSA demande à M6 de veiller à l'avenir à ne plus diffuser de tels programmes. Dans un communiqué, le SGP, troisième syndicat de gardiens de la paix, s'est "félicité de ce dénouement et a appelé l'ensemble des chaînes de télévision à respecter les règles de déontologie élementaires pour éviter toute apologie des délits et des crimes". Le CSA avait été saisi de plaintes émanant du SGP mais aussi de l'association Vie et Famille, d'un député et de téléspectateurs. L'un d'entre eux a ainsi protesté car l'émission montrait la façade de son domicile dans un quartier présenté comme tranquille, à proximité d'un tramway afin de quitter les lieux rapidement après le vol.
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