Les deux principales compagnies aériennes japonaises, JAL et ANA, se sont désolées de la décision de l'américain Boeing, leur fournisseur d'avions attitré, de mettre fin à son service internet en vol dont elles sont les plus enthousiastes clientes. "Nous sommes déçus d'apprendre la fin prochaine de Connexion by Boeing", le nom commercial du service, car celui-ci "a été bien accueilli et est apprécié par nos passagers", a expliqué à l'AFP un porte-parole d'ANA, Rob Henderson. "C'est une grande déception pour JAL d'avoir été informé de l'intention de Boeing de ne plus assurer ce service", a également indiqué à l'AFP de son côté un porte-parole de la première compagnie nippone. "La grande majorité des clients qui ont utilisé Connexion by Boeing en étaient très contents et avaient l'intention de continuer", a-t-il ajouté. Les deux compagnies, qui considèrent les divertissements en vol et la qualité du service comme d'importants atouts face aux concurrents, n'ont pas encore décidé de leurs stratégie à venir pour offrir internet en vol en dépit de la défection de leur partenaire américain. "Nous étudions les différentes hypothèses et examinons si nous pouvons continuer d'offrir ce service, et le cas échéant comment", a précisé le porte-parole de JAL. "Il n'y a pas à l'heure actuelle sur le marché d'alternative à Connexion by Boeing permettant un service identique. Mais si un fournisseur nous propose un produit qui réponde aux exigences de nos clients, nous l'étudierons avec grande attention", a renchéri son homologue d'ANA. Les deux rivales nippones, qui connaissent l'importance qu'attachent les Japonais aux technologies et qui se battent en permanence sur ce terrain pour attirer la lucrative clientèle d'affaires, ont été parmi les premières à équiper leurs avions d'internet. ANA propose ce service depuis fin 2004 dans toutes les classes par réseau sans fil sur cinq destinations vers les Etats-Unis et l'Europe. En juillet, il était utilisé en moyenne par 15 passagers par vol. JAL fait de même sur quatre lignes, et avait de plus créé récemment un portail spécifique d'informations pour ses passagers connectés. L'industrie japonaise s'est également investie dans ce service, sur lequel elle fondait de nombreux espoirs. Boeing avait notamment confié au groupe d'électronique nippon Mitsubishi Electric la conception et la fabrication de l'antenne placée sur les avions, et capable de suivre les satellites en vol. Le développement de cette antenne mobile bidirectionnelle unique s'était révélé un casse-tête pour les chercheurs de Mitsubishi, forcés d'imaginer un système mécanique au prix de revient compatible avec les fortes exigences techniques et économiques de Boeing. Par ailleurs, Boeing avait choisi la firme japonaise Space Communications Corporation (SCC), qui exploite la flotte de satellites Superbird, pour administrer une importante partie de la plate-forme terrestre de Connexion by Boeing. SCC, dont Mitsubishi Electric est un des principaux actionnaires, avait ouvert près de Tokyo un centre dédié à ce service. Boeing louait en outre un transpondeur en bande Ku sur le satellite Superbird-C de SCC pour la couverture du ciel entre l'Europe et l'Asie. Selon Boeing, le marché pour le service d'internet en vol ne s'est pas développé de manière satisfaisante.
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