NRJ Group, AB Groupe, BFM TV et le groupe Bolloré dénoncent "les risques" sur "le pluralisme" de la télévision numérique terrestre (TNT) que fait peser selon eux l'article 12 du projet de loi organisant le basculement de la télévision vers le tout numérique. Cet article est "totalement inacceptable" car il prévoit l'attribution d'une "chaîne supplémentaire" aux opérateurs audiovisuels privés historiques (TF1, M6 et Canal+) qui "disposent déjà d'un poids considérable" sur l'audiovisuel, a déclaré Marc Pallain, président du directoire de NRJ Group, lors d'une conférence de presse réunissant sa société, AB Groupe, BFM TV et Bolloré. En accordant une chaîne supplémentaire à TF1, M6 et Canal+, "le gouvernement donne aux opérateurs dominants un nouvel avantage", qui est "illégitime car nocif pour le pluralisme" et "l'émergeance de nouveaux acteurs", "inutile" puisque "l'extinction de l'analogique est inéluctable" et "immérité" parce que ces opérateurs "ont tout fait pour que la TNT n'existe pas", a jugé M. Pallain. NRJ Group, AB Groupe, BFM TV et Bolloré, "nouveaux entrants" de la TNT, "se battront pour l'abrogation de cet article" 12, a promis M. Pallain, lançant un "appel solennel" à l'"arbitrage" du président de la République. L'article 12 va entraîner une "confiscation" de la TNT par ceux qui l'ont combattue, "au détriment des artisans" qui "se sont battus" pour elle, a jugé M. Pallain, qui est aussi président de la chaîne mini-généraliste NRJ 12 (NRJ Group) et président du Groupement TNT (Télévision numérique pour tous). En outre, selon M. Pallain, cet article met également "en danger" le service public, qui sera "considérablement affaibli" par le "cadeau" fait à TF1, M6 et Canal+, et "prive le CSA" (Conseil supérieur de l'audiovisuel) de sa capacité d'attribution des fréquences. Claude Berda, président de AB Groupe, a souligné qu'en matière de droits de diffusion de programmes, les nouveaux entrants ne peuvent acquérir que "ce qui reste", compte tenu de la puissance des opérateurs historiques. Philippe Labro, vice-président de la chaîne Direct 8 (Bolloré), a également relevé que "le marché des programmes est asséché par les grands groupes". Il a aussi noté "les difficultés d'accès au marché publicitaire" audiovisuel pour les nouveaux entrants. Alain Weill, PDG de la chaîne d'information en continu BFM TV et président du groupe NextRadioTV, a évoqué les "recalés de la TNT à qui on a dit qu'il n'y avait plus de fréquences". L'homme d'affaires Vincent Bolloré a jugé "anormal que tous les participants" à la TNT "n'aient pas de chaîne bonus". Le projet de loi relatif à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.
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