La moitié du territoire couvert, 2,5 millions de foyers connectés. Un an après son lancement et forte de son succès, la télévision numérique terrestre (TNT) n'a désormais qu'un seul but: détrôner la télévision analogique. "Les 18 chaînes gratuites de la TNT seront demain l'offre télévisuelle démocratique de tous les Français", a déclaré Marc Pallain, président du groupement Télévision numérique pour Tous qui regroupe la plupart des 18 chaînes gratuites de la TNT, à l'occasion du premier anniversaire du lancement de ce nouveau mode de diffusion. Un enthousiasme partagé par le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres, pour qui le succès de la TNT "dépasse les prévisions les plus optimistes". Pour sa part, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis parle d'un "immense succès". Selon le groupement Télévision numérique pour tous, plus de 2,5 millions de foyers (2.519.000) en France, tous moyens de réception confondus, sont aujourd'hui en mesure de recevoir les chaînes gratuites de la TNT, un an après leur lancement, alors même que la moitié seulement du territoire est couverte par les relais ad hoc. Selon les chiffres les plus récents de l'institut de mesure d'audience Médiamétrie, la durée d'écoute des téléspectateurs français équipés en TNT a été supérieure de 24 minutes par jour en février à celle des téléspectateurs non-équipés (4 heures 16 au lieu de 3 heures 52). Les téléspectateurs français "aiment leurs nouvelles chaînes", assure Stéphanie Martin, déléguée générale du groupement Télévision numérique pour tous, qui s'appuie sur un sondage IFOP du mois de mars selon lequel 74% des Français de 15 ans et plus ayant l'adaptateur ont choisi la TNT pour les programmes. Les autorités et les industriels doivent désormais relever de nouveaux défis pour parachever ce que Marc Pallain appelle "l'inéluctable substitution du numérique à l'analogique", que le ministre de la Culture a fixé au 1er janvier 2011. Car le déploiement prévu de 115 émetteurs en mars 2007 ne devrait permettre de couvrir que 80% du territoire. Or, selon le ministre délégué à l'aménagement du territoire Christian Estrosi, la TNT ne doit laisser "personne de côté". Selon M. Estrosi, "une double approche" est envisagée pour les 20% du territoire laissée sans couverture, d'une part, le déploiement de 300 à 500 nouveaux sites terrestres d'émission supplémentaires pour un coût évalué à un million d'euros, d'autre part la mise en place d'un bouquet satellite sans abonnement. "Ce calendrier devrait permettre de manière réaliste une diffusion dès cette année", a déclaré Christian Estrosi. "Cela répondra ainsi à une véritable attente des habitants des zones rurales, là où bien souvent on ne reçoit actuellement que trois ou quatre chaînes gratuites", a jouté le ministre pour qui il s'agit d'"une question d'équité territoriale" et de "marque de respect". D'ores et déjà, les autorités et les diffuseurs de chaînes réfléchissent au basculement de l'analogique vers le numérique, qui, de l'avis général, ne pourra se faire que par étapes. Selon Marc Pallain, l'extinction de la diffusion analogique, une fois la totalité de la population couverte et "initialisée" (connectée), "pourra être réalisée, plaque par plaque, zone par zone". Le groupement télévision numérique pour tous suggère "de choisir, le plus rapidement possible, une zone donnée, une agglomération test, afin de réaliser un arrêt de la diffusion analogique sur cette zone dans un délai donné".
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