Le président de l'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) Paul Champsaur a demandé mardi la couverture de l'"ensemble du territoire" pour les accès internet haut débit et la téléphonie mobile, dans un discours de présentation de ses voeux 2005. "Nous nous réjouissons des annonces faites par France Télécom de porter dès la fin de cette année le taux de couverture à 96% de la population et d'équiper, d'ici fin 2006, en haut débit 100% de ses centraux téléphoniques", a déclaré M. Champsaur devant l'ensemble des acteurs du secteur des télécommunications. "Il restera des lignes trop longues pour être desservies par l'ADSL" (internet à haut débit, ndlr), a poursuivi M. Champsaur en évoquant la possibilité d'utiliser d'autres technologies alternatives comme le satellite, le WiMax ou l'internet par la prise électrique avec le CPL (courant porteur en ligne). Le président de l'ART s'est félicité que de "nombreuses collectivités territoriales" se soient lancées elles-mêmes dans des projets de réseaux haut débit, citant le chiffre d'une dizaine, comme ceux des régions Alsace et Limousin, ou encore les départements de la Sarthe et du Loiret. M. Champsaur a ajouté que "la mise en oeuvre d'une quarantaine d'autres est en cours et une centaine est à l'étude". "Nous souhaitons que les principaux fournisseurs d'accès haut débit soient des opérateurs nationaux présents sur l'ensemble du territoire", a-t-il déclaré. Par ailleurs, M. Champsaur a aussi abordé le "développement et la mise en oeuvre de nouvelles méthodes du spectre" à propos du WiMax, une technologie qui pourrait être utilisée dans des régions difficiles d'accès pour l'ADSL. Environ 10% de la population française est concernée. Pour permettre l'utilisation de cette technologie par les opérateurs, l'ART doit leur attribuer des fréquences dans la bande des 3,5 GHz. L'Autorité suggère d'organiser des enchères, tout en soulignant qu'un décret déterminera les règles générales et les compétences du régulateur. Enfin, notant que le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications a progressé de 4,7% sur les neuf premiers mois de 2004 par rapport à la même période de l'année dernière, soit un chiffre "nettement supérieur à la croissance du PIB", M. Champsaur a souligné que les revenus de la téléphonie fixe avaient dépassé pour la première fois en année pleine ceux du fixe "qui poursuivent leur lente érosion". Paul Champsaur a encore livré quelques chiffres. Les télécommunications occupent une place en progression dans les dépenses des ménages: 2,6% en 2003 contre 1,5% en 1997 alors que les prix ont baissé de 0,3% entre octobre 2003 et septembre 2004.