L'ancien président de Vivendi Universal (VU), Jean-Marie Messier, juge que sa surmédiatisation et le maintien des métiers de l'environnement et de la communication au sein d'un même groupe ont été ses deux principales erreurs à la tête du groupe. Dans un entretien à l'hebdomadaire l'Express , M. Messier revient aussi sur ses 36 heures de garde à vue et sa mise en examen dans l'enquête sur les malversations financières présumées au sein de VU et il expose à nouveau sa défense. "Quand cela arrive, bien sûr, c'est dur et ça n'a rien d'une partie de plaisir. Mais, en même temps, c'était l'occasion de m'expliquer, deux ans après ce qui m'est arrivé, tandis que tant de bêtises ont été dites", dit-il à propos de sa garde à vue. Ces 36 heures d'interrogatoire se sont déroulées "dans des conditions d'inconfort raisonnable" en présence de personnels "vraiment impeccables", ajoute M. Messier. L'ancien patron de VU indique aussi qu'il n'est pas en mesure de payer la caution de 1,35 million d'euros qui lui est demandée. "100% des revenus de mon travail servent à faire vivre ma famille. La question est donc en suspens", déclare t-il. Revenant sur la chute du groupe, l'ancien patron de Vivendi juge que VU a été "le bouc émissaire de la chute des marchés". "Si c'était à refaire, je garderais intacte l'ambition française et j'essaierais au maximum de revenir sur une de mes plus grosses erreurs: être trop médiatisé, faire trop de communication", dit-il. "Et sur le plan industriel, je séparerais plus vite les métiers de l'environnement et de la communication, qui pouvaient chacun vivre leur vie de champion", estime M. Messier. Jean-Marie Messier a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi pour "manipulation de cours, diffusion de fausses informations et abus de biens sociaux" par les juges du pôle financier Henri Pons et René Cros.
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