Le fournisseur d'accès internet Club Internet, filiale de l'allemand T-Online, mise sur le développement de services pour se développer sur le très concurrentiel marché français du haut débit, plutôt que sur les prix, a dit sa présidente, Marie-Christine Levet. "On atteint des sommets en termes de guerre de prix, le marché croît rapidement avec des opérateurs qui adoptent une stratégie de conquête à tout crin", a-t-elle dit à l'AFP. "Nous nous positionnons aussi en conquête de marché mais nous avons un objectif de rentabilité qui nous contraint à une certaine raison. T-Online est rentable depuis plus d'un an et a annoncé qu'il en serait de même cette année pour ces filiales européennes", a ajouté Mme Levet. "Vendre un abonnement 5,90 euros, c'est de la vente à perte même pas déguisée, aucun coût de revient ne peut être inférieur à ce prix", dit-elle en référence à une promotion qui vient d'apparaître sur le marché, toutefois limitée à quatre mois. Dans ce contexte, la filiale de T-Online (Deutsche Telekom) mise sur son bouquet de services élargi, avec en particulier un ensemble de 18 chaines de télévision --gratuites ou payantes-- accessibles sur ordinateur, des chaines radio ou de la musique. Mme Levet indique que Club Internet proposera aussi des offres "multiplay" (accès internet, télévision, téléphonie sur IP..) au dernier trimestre de l'année, sans donner plus de précision. Club Internet revendique un million d'abonnés haut et bas débit, se refusant à donner le détail des chiffres par catégorie. La filiale de T-Online ne possède pas son réseau de télécommunications et achète donc de l'ADSL en gros à d'autres opérateurs, ce qui limite sa marge d'action sur les prix. "Il y a une surcapacité de réseau, les opérateurs ont consenti de gros investissements et doivent donc récupérer des clients. A court terme (ne pas avoir son réseau) n'est pas une problématique, à plus long terme c'est une question qui se pose, en particulier pour développer des services à valeur ajoutée", a dit Mme Levet. La président de Club Internet a par ailleurs souligné la volonté "affirmée et réaffirmée" de T-Online de rester en France. Le marché de l'ADSL compte près d'une dizaine de grands acteurs, un nombre jugé trop élevé par les observateurs, qui parient plutôt sur une concentration.