Vivendi Universal et Bertelsmann, géants mondiaux de la communication derrière l'américain AOL-Time Warner, se partagent une grande part des médias européens sur des logiques opposées en matière d'audiovisuel, l'une payante l'autre gratuite, mais orientées vers la convergence et le haut-débit. Avec le Groupe Canal+, leader de la télévision payante en Europe, Vivendi Universal a fait le choix de la télévision à péage, tandis que Bertelsmann, fort des 22 chaînes et 18 radios de RTL Group, dont il a pris le contrôle lundi, s'est taillé la part du lion dans l'audiovisuel gratuit et commercial. Ces deux logiques ont donné deux modèles économiques, l'une basée sur l'abonnement et le client captif (majorité des activités de communication de Vivendi Universal), l'autre sur la publicité (activités audiovisuelles de Bertelsmann). Jean-Marie Messier, président du directoire de Vivendi Universal, n'a eu de cesse, lors des mois qui ont précédé la fusion entre Vivendi, Canal+ et Seagram, de répéter qu'il ne croyait qu'en l'abonnement pour dégager de la valeur et des perspectives de développement. Le 5 décembre dernier, lors de l'assemblée générale des actionnaires de Vivendi convoquée pour voter la fusion, M. Messier soulignait que "moins de 5% du chiffre d'affaires" de la société étaient liés au marché de la publicité. Selon les analystes, le chiffre d'affaires de RTL Group provient entre 70% et 75% des recettes publicitaires. En revanche, ces groupes vont déjà pouvoir tous les deux appliquer la fameuse "convergence" que les géants mondiaux de la communication appellent unanimement de leurs voeux, à partir de leurs contenus respectifs.
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