Les téléspectateurs de France 2 vont bientôt voir revivre sur leur petit écran "Pierre et Jean", les demi-frères ennemis de Guy de Maupassant, dont beaucoup ont fait la connaissance en cours de littérature française, sur les bancs du lycée. Michel Martens, l'adaptateur du roman, et Daniel Janneau, le réalisateur, ont conjugué leur talent pour filmer cette histoire toute en finesse et en touches impressionnistes de deux frères unis, qui se déchirent à la suite d'un héritage imprévu, avant de se réconcilier. C'est aussi, selon France 2, "la quête folle de vérité et de justice" de Pierre (Valentin Merlet), découvrant que son frère Jean (Alexis Loret) n'est que son demi-frère et que sa mère a aimé un autre homme que son père. "Il est le fils de l'amour, donc. Moi, je ne suis que le fils légal", lance-t-il à sa mère. Tourné à Chantilly en 22 jours pendant l'été 2003, le film déroule des paysages de grandes villas paisibles et de bords de rivière, qui évoquent irrésistiblement les tableaux impressionnistes, contemporains de Maupassant. Michel Martens explique qu'il a été captivé par ce "bouquin génial", peinture d'une certaine bourgeoisie, dont la conduite était guidée par l'argent, "la pierre angulaire sur laquelle la France s'est construite", et la peur du scandale. "Bâtir une fiction de 90 minutes à partir d'une histoire sans véritable action était périlleux", reconnaît Daniel Janneau. De son côté, Michel Martens explique que, pour tourner la difficulté, l'histoire a été située dans le contexte des années 30, peu de temps avant le Front populaire. Du coup, la quête de Pierre pour découvrir le secret que sa mère cache depuis 20 ans se double d'une soif de justice sociale en opposition directe avec le paisible confort bourgeois dans lequel vivent ses parents, et auquel Jean s'intègre en héritant. "C'est une histoire à la fois simple et très forte, souligne Daniel Janneau, qui vient d'achever pour France 3 le tournage de "La Bonté d'Alice" et s'apprête à tourner une nouvelle fiction pour France 2. C'est l'histoire d'une famille que va déchirer la jalousie entre deux frères et de la façon dont elle fait face à son histoire". A Valentin Merlet, 25 ans, et Alexis Loret, 29 ans, Daniel Janneau a recommandé de ne pas lire le texte de Maupassant, pour garder toute leur spontanéïté. Face à eux, Jean-François Balmer et Aurore Clément incarnent un père et une mère pleins de sensibilité. Les jeunes "étaient épaulés de manière magistrale par leurs aînés", souligne encore Daniel Janneau. Par son interprétation, Jean-François Balmer laisse planer le doute: Henri Rolland, père légal de Pierre et Jean, savait-il que l'un de ses fils n'était pas de lui? "Le vrai père est, de toute façon, celui qui élève l'enfant", assure Michel Martens. De son côté, Daniel Janneau estime qu'il était plus intéressant de faire du père "un personnage généreux, qui assume" et feint d'ignorer le douloureux secret de la femme qu'il aime. Mais le film bénéficie aussi de l'interprétation des personnages secondaires qui mettent en valeur les acteurs principaux: le patron de Pierre (Didier Bezace), sa fille (Elodie Navarre) et la fiancée de Jean (Chloé
Rédaction
14 mars 2004
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