Le journaliste vedette d'Al Jazira Tayssir Allouni, accusé par un juge espagnol d'appartenance à Al-Qaïda, a regagné son domicile familial près de Grenade (sud) après sa remise en liberté sous caution jeudi en raison de ses problèmes de santé, a indiqué vendredi un de ses proches. "M. Allouni se repose en compagnie de ses enfants" dans la localité d'Alfacar, près de Grenade, selon sa belle-soeur, Omaina Hamed, jointe au téléphone par l'AFP et qui se trouve à ses côtés. Son épouse est actuellement au Qatar. Le journaliste a quitté jeudi la prison de Soto El Real, près de Madrid, peu après 21h30 heure locale (19h30 gmt) et s'est rendu ensuite par la route à Alfacar. Sa remise en liberté contre une caution de 6.000 euros avait été décidée par le juge de l'Audience nationale (principale instance pénale espagnole) Guillermo Ruiz Polanco dans une ordonnance affirmant qu'"au vu du rapport du médecin, la mesure privative de liberté peut être adoucie". Le journaliste espagnol d'origine syrienne, célèbre pour son interview d'Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, souffre de problèmes cardiaques, selon ses proches. En mars dernier, il avait été opéré à Bagdad suite à une angine de poitrine et il devrait subir prochainement un pontage, a indiqué à l'AFP Ahmad Kamel, chef du bureau d'Al Jazira à Bruxelles, qui se trouve actuellement à Madrid. Dans les prochains jours, il devrait se remettre à travailler en Espagne où il a été nommé correspondant d'Al Jazira, a-t-il ajouté. Tayssir Allouni avait été arrêté à Alfacar 5 septembre, où il passait des vacances en compagnie de sa famille. Inculpé d'appartenance au réseau terroriste Al-Qaïda par le juge espagnol Baltasar Garzon, il avait a démenti tout lien avec cette organisation lors d'une comparution à Madrid devant ce magistrat le 24 septembre dernier. Dans son acte d'accusation, M. Garzon affirmait que l'inculpation s'appuyait "sur des faits qui n'ont RIEN (ndlr : en caractères gras) à voir avec son actuel métier de journaliste". Tayssir Allouni avait été inculpé avec 35 autres personnes par le juge Garzon, dont Oussama Ben Laden, d'appartenance à une cellule dormante d'Al-Qaïda en Espagne et, pour certains des accusés, d'implication dans les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.