Le directeur général d'Arianespace Jean-Yves Le Gall a estimé que le marché annuel des satellites à lancer ne dépasserait pas 10 à 15 unités par an d'ici 2005, à peine supérieur aux besoins de renouvellement des satellites arrivant en fin de vie avant 2005. C'est une "crise considérable" qu'a traversé le secteur spatial ces 3 dernières années et "je ne suis pas sûr qu'elle soit terminée", a-t-il indiqué lors d'une rencontre avec des journalistes, quelques jours après le succès de la dernière mission d'Ariane. Les financiers comme les industriels ont laissé "énormément de plumes dans le spatial", rappelle Jean-Yves Le Gall. Il a cité le constructeur américain de satellites Loral Space and Communications, placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, et les 1,2 milliards de dollars "claqués en 5 ans" par le réseau Télédésic, une constellation de satellites de téléphonie financée par Microsoft. Même si le marché est aujourd'hui "plus ou moins purgé", et que les pertes sont absorbées, nous sommes aujourd'hui dans un marché "très plat", et selon le patron d'Arianespace, "on n'imagine pas revenir à un marché mondial de 30 satellites par an, niveau d'avant la crise, avant plusieurs années au mieux". Jean-Yves Le Gall se félicite toutefois de l'apparition d'applications nouvelles pour les satellites de télécommunications, en particulier la Télévision haute définition (TVHD), le secteur le plus prometteur, qui "démarre déjà fort au Japon".
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