Liban
 

Les chaînes TV au Liban au bord de l'asphyxie

Emmanuel LANGLOIS
1 juin 2020 à 23h53

Face à l'effondrement de la publicité et en difficultés financières chronique, les médias au Liban n'ont pas pu reprendre leur souffle depuis le déclenchement du soulèvement populaire en octobre 2019, la pandémie du Coronavirus au début de cette année à accélérer son effondrement.

C'est une quasi paralysie totale qui touche, le secteur de l'audiovisuel au Liban a l'instar d'autres secteurs public et privé du pays, les institutions médiatiques, notamment les journaux, les stations de radio et de télévision, gémissent sous le poids des pertes financières qui ont atteint le fond. Les publicités qui ont été les seules ressources financières les plus importantes sont presque a zéro.

Selon les derniers chiffres de l'institut Ipsos, qui ne prennent pas en compte les remises et escomptes généralement très importants dans ce secteur, les recettes publicitaires des médias télévisés ont été divisées par trois en un an, passant sous la barre des 42 millions de dollars.

Les annonceurs ont cessé de promouvoir leurs services et produits dans une situation de paralysée et improductive. La détérioration du taux de change de la livre à compléter le tableau.

Dans ce contexte, la plupart des chaînes ont allégé leur grille de programmes et coupé les salaires de leurs employés. Pour limiter leurs coûts de diffusion, elles ont également décidé d'abandonner le diffuseur égyptien Nilesat, pour utiliser exclusivement les satellites d'Arabsat, l'Organisation arabe des satellites de communications, qui leur a proposé des conditions plus avantageuses.

Cette situation a entraîné le licenciement d'un grand nombre d'employés. Quant à ceux qui sont resté leur survie est subordonnée à leur accord préalable de recevoir un demi-salaire mensuel, une décision qui a également été appliqué aux journalistes et aux animateurs de télévision.

"L'expérience (Corona-virus) a été la plus difficile pour nous depuis des années", a déclaré Pierre Al-Daher, PDG de LBCI TV, dans une interview accordée au journal saoudien Asharq Al-Awsat, avant d'ajouter ‘'nous pouvons dire que nous souffrons d'une destruction totale''.

Pour Karma Khayat, la directrice d'Al-Jadeed TV, la situation n'est pas différente et les premiers défis auxquels ils ont été confrontés c'est l'état de paralysie économique et le plus grand défi a été d'assurer la retraite des employés.

Walid Abboud, directeur de l'information de la chaîne libanaise MTV, commente: "Dès les premiers instants, nous avons pris des mesures préventives à la station, qui a été la première à appeler les gens à rester chez eux. Les défis auxquels nous avons été confrontés à la lumière de l'épidémie comprenaient nos capacités matérielles et humaines et même le rythme de notre travail. Ce que nous vivons aujourd'hui est le prolongement d'une détérioration de la situation économique qui a commencé avant et qui s'est manifestée au moment de la révolution. La pandémie est venue épuiser nos ressources financières restantes dont nous disposons".

Pour faire face, LBCI à crypter son canal en optant pour un model de TV payante. Cependant, la chaîne restera gratuite sur CABLEVISION et ArabSat. Pour les autres téléspectateurs, il faudra souscrire un abonnement.

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