Bernard Tapie, animateur, s'est fait l'avocat de l'interdiction de la prostitution pour la première de son émission bimensuelle "A tort ou à raison", hier soir en deuxième partie de soirée, en direct et en public sur TF1. Sur ce sujet difficile "vrai et pas racoleur" selon lui, l'ex-hommme d'affaires et ministre de la Ville, a mené un débat contradictoire avec ses invités parmi lesquels l'écrivain Philippe Sollers, Claire Carthonnet "travailleuse du sexe" assumée, Ulla, porte-drapeau des prostituées lyonnaises en 1975, Corinne Tapiero, présidente de la fédération de parents d'élèves PEEP de Paris, l'avocat Henri Juramy et le chercheur au CNRS Daniel Borrillo. Si la France pratique actuellement le régime de l'abolition (reconnaissant le droit à la prostitution mais interdisant le racolage actif et le proxénétisme), d'autres pays réglementent cette "activité" comme les Pays-Bas. Bernard Tapie a fait remarquer que dans ce pays 2.500 "professionnelles" étaient répertoriées en 1981 et 20.000 en 1989. Se plaçant sur le terrain du "pragmatisme et pas de la morale", il a affirmé que depuis l'interdiction de la prostitution en Suède, celle-ci a disparu de la rue. Il distingue 10 % de "professionnelles" et 90 % d'esclaves. Présent sur le plateau, le responsable de la Brigade de répression du proxénétisme (BRP, dite "la brigade mondaine") le commissaire divisionnaire Daniel Rigourd, a affirmé que "la police fait son travail", l'avocat Me Juramy estimant pour sa part que la loi n'est pas appliquée en France. Ponctuée de reportages sur les nuisances pour les riverains, mais aussi sur des témoignages de prostituées à visage caché, l'émission a évoqué la misère sexuelle et l'esclavage imposé, mais aussi l'arrivée massive de femmes d'Europe de l'est, d'Afrique et d'Asie. Selon les chiffres cités par l'animateur 80% des personnes sur le trottoir sont des sans-papiers. "Une femme est un produit de consommation pour les hommes" a affirmé Claire Carthonnet. Les téléspectateurs étaient invités à donner leur avis sur l'interdiction ou non de la prostitution par appel téléphonique payant (0,56 EUR l'appel). A 72% ils étaient pour "réglementer" et à 28 % pour interdire.
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