La banque d'affaires américaine Merrill Lynch a abaissé hier sa recommandation sur Vivendi Universal à "neutre" contre "achat fort" à cause d'une augmentation de la dette, d'un abaissement de la notation et de risques de démotivation des cadres, selon une note financière. La recommandation à long terme en revanche passe seulement "d'achat fort" à "achat" parce que Neil Blackley, l'analyste de Merrill, tient a souligner "la valeur sous-jacente des actifs du groupe". Les inquiétudes sur une éventuelle faillite du groupe ont refait surface mercredi quand VU a chiffré ses besoins de refinancement à 5,6 milliards d'euros pour la période allant de juillet 2002 à fin mars 2003. Le titre s'est littéralement effondré perdant 25,22% mercredi à Paris et encore 19% jeudi. A New York, le recul était à peine plus modéré. Le certificat de dépôt de Vivendi Universal affichait un recul de 11,7% à 10,3 dollars une heure après l'ouverture. Neil Blackley a revu à la hausse son estimation du niveau de la dette du groupe à la fin de l'année à 18,7 milliards d'euros, contre 16,5 milliards auparavant. L'analyste note en particulier que la dette au 1er semestre était de 1,5 milliard d'euros plus élevée que prévu, parce que VU a été obligé d'intégrer dans ses comptes 2,4 milliards d'euros de dette d'USA Networks qu'il pensait pouvoir circonscrire au niveau de la filiale. M. Blackley a également abaissé de 4,7% sa prévision de résultat d'exploitation (EBIT) de la division média et communication à 2,87 milliards de dollars pour l'ensemble de l'exercice 2002. Standard and Poor's ainsi que Moody's ont abaissé la notation du groupe mercredi. Un autre problème aux yeux de l'analyste est que le groupe ne va pas réussir à tirer le meilleur parti de la vente des actifs, parce qu'il est obligé d'agir dans la précipitation. VU a annoncé mercredi la cession de près de 10 milliards d'euros d'actifs dans les deux ans. L'analyste dresse toute une liste d'actifs que VU pourrait céder, en particulier 10% de DirecTV/Echostar pour 8 à 900 M EUR, ainsi que la participation de 40,8% dans Vivendi Environnement après décembre 2003 et qui vaut selon l'analyste 4 milliards d'euros. Il encourage également le groupe à vendre l'opérateur téléphonique Cegetel au britannique Vodafone mais propose au groupe d'attendre encore deux ans pour non seulement en tirer un meileur prix mais aussi pour continuer à profiter des rentrées d'argent générées par la filiale. Neil Blackley pense que la nouvelle direction et en particulier le numéro deux du groupe Jean-Bernard Levy sont enclins à long terme à redonner leur indépendance aux actifs américains spécialisés dans le divertissement (cinéma, télévision,...) en les introduisant en bourse.
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