Canal+ n'a pas encore décidé s'il veut devenir distributeur commercial des chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT), compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le projet, a indiqué hier Xavier Couture, président du directoire du groupe Canal+ (Vivendi Universal). Auditionné par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à propos de la chaîne cryptée Canal+, M. Couture a indiqué : "A ce jour et compte tenu des incertitudes qui pèsent à la fois sur les acteurs qui sont potentiellement candidats à la distribution et sur les chaînes qui auront été retenues par l'instance, il est très difficile pour nous de répondre à cette question". Lorsque le CSA aura effectué sa présélection des chaînes de la TNT, la réponse sera "certainement" plus facile à apporter, a-t-il poursuivi. Quant à la volonté du groupe de devenir opérateur de multiplex, "c'est une tâche que nous ferions volontiers", a indiqué Marc-André Feffer, vice-président de Canal+. Canal+ n'a pas "d'opposition dogmatique de principe à la TNT", a souligné M. Couture, prônant toutefois la prudence. "Prenons le temps de la réflexion, mettons nous autour d'une table (...) prenons le temps les uns et les autres de nous assurer qu'il y a une viabilité derrière une technologie qui pour l'instant n'a pas réussi ailleurs en Europe", a-t-il déclaré. M. Couture a ainsi estimé qu'il ne fallait pas "mettre un boulet aux pieds d'une société qui est aujourd'hui la supportrice numéro un du cinéma français", et s'est s'inquiété par ailleurs des incertitudes sur le mode de migration vers la TNT des 3 millions d'abonnés analogiques de Canal+. La loi réserve d'office une place à la chaîne cryptée Canal+ sur le numérique terrestre ainsi qu'un second canal, tout comme pour TF1 et M6. Le législateur a par ailleurs retenu huit canaux sur 33 pour le service public.