Leon NealLe bouquet satellitaire BSkyB, filiale à 39% du groupe News Corp, a subi jeudi une ultime défaite judiciaire contre la décision l'obligeant à réduire drastiquement sa participation dans le groupe audiovisuel ITV, qu'il devra donc bien appliquer, ayant désormais épuisé tous les recours. Une cour d'appel a rejeté jeudi un recours présenté par ITV, qui contestait la décision du ministre des Entreprises John Hutton, qui lui avait ordonné en janvier 2008 de réduire à moins de 7,5% contre 17,9% actuellement sa participation dans ITV, et lui avait interdit d'être représenté au conseil d'administration de cette dernière. Le ministre n'avait fait que reprendre des recommandations émanant de la Commission britannique de la concurrence, laquelle avait estimé en décembre 2007 que le niveau de la participation de BSkyB affaiblissait la concurrence au sein du secteur audiovisuel. BSkyB a réagi très sobrement, en indiquant qu'il avait pris note du rejet de son recours. "Nous allons étudier attentivement le jugement et décider en temps voulu des prochaines étapes", a déclaré le groupe dans un communiqué. L'échec de ce recours est un coup dur pour BSkyB, qui pourrait perdre des centaines de millions de livres dans cette affaire, le cours de Bourse d'ITV ayant fondu depuis qu'il a acquis sa participation. BSkyB avait déjà passé dans ses comptes du deuxième semestre 2007 une provision de 343 millions de livres correspondant à sa moins-value potentielle aux cours de l'époque, mais celle-ci a depuis gonflé. BSkyB (filiale à 39% de News Corp) avait acquis sa participation de 17,9% dans ITV en novembre 2006 pour 135 pence par action, soit 940 millions de livres (1,36 milliard d'euros). Depuis, le cours du groupe audiovisuel a été divisé par plus de deux (il évoluait autour de 58 pence jeudi vers 11H00 GMT), ramenant la valeur de la participation de BSkyB à seulement 404 millions de livres. Le bouquet avait réalisé cette acquisition au moment même où son rival dans la télévision par câble Virgin Media venait d'approcher ITV en vue d'un rachat. L'irruption de BSkyB avait empêché tout rapprochement entre les deux groupes. La participation de BSkyB pourrait attirer les convoitises de plusieurs groupes du secteur. Parmi les repreneurs potentiels figure notamment le groupe italien de télévision Mediaset, contrôlé par la holding Fininvest de Silvio Berlusconi, ou encore le groupe luxembourgeois RTL, qui détient déjà la chaîne britannique Five.
-
5
-
1
-
7