M6 inaugure aujourd'hui à 20H50 une nouvelle série de fiction "sociétale", "Les enfants d'abord", mettant en scène un juge pour enfants interprété par Hippolyte Girardot et une éducatrice incarnée par Julie Depardieu. Le pilote (52 minutes) intitulé "Rebelles et racailles" réalisé par Aline Issermann (scénario, adaptation et dialogues d'Aline Issermann et Jean-Luc Estèbe) donne le ton, à la fois efficace et insolent. Il s'agit d'enfants mal-aimés, parfois maltraités, en tout cas en situation de détresse. Le tandem du juge pour enfants Félix, pétri d'humanité, et de la jeune éducatrice Cécilia, "emmerdeuse" mais pleine de bonnes intentions, est servi par des dialogues percutants. Tous deux cherchent à dénouer des situations difficiles, à sauver des adolescents ou des enfants apparemment sans espoir, prêts à basculer de la rubrique "sociale" à celle du fait divers. Ainsi Marion (Anne-Sophie Morillon), qui n'a pas connu son père, rejetée dans sa famille et qui fréquente une bande de filles "Rebelles et racailles" en rupture avec la société. Un vol à l'étalage la conduit dans le bureau du juge qui finira par retrouver son père, prétendument disparu en Argentine, lui-même dans une situation délicate à dévoiler à la jeune fille. Kevin, lui vit dans une famille éclatée. Il est le souffre-douleur de ses deux demi-frères déjà marginaux. Faut-il le laisser dans cette famille où la violence est le seul moyen de communication ou le placer en foyer? Cécilia et Félix ne sont pas d'accord sur la conduite à adopter. Quand Kevin se laisse embringuer dans un braquage de bijouterie les choses prennent une autre tournure. Julie Depardieu est confondante de naturel dans le rôle de Cécilia, attifée dans des tenues excentriques mais avec un coeur gros comme çà, insolente, maladroite parfois, en tout cas passionnée par son métier. Dans le privé, elle forme un drôle de couple avec Yann, un jeune homme qui se révèle un peu escroc sur les bords. Hippolyte Girardot, avec son côté pince-sans-rire qui frise parfois le cynisme, lui donne la réplique. Il se cache derrière l'humour et hésite à dévoiler ses propres failles, souvenirs d'une enfance difficile, soulignant au passage que les juges pour enfants "détiennent le plus fort taux de suicide de la profession". Il doit chaque jour prendre des décisions difficiles, des mesures éducatives, thérapeutiques ou de placement mais aussi répressives puisque le juge pour enfants est autant juge au pénal (répression de la délinquance) qu'au civil (protection de l'enfance). La chaîne a d'ailleurs pris conseil auprès d'un juge qui a été doyen des juges pour enfants au Palais de justice de Paris et d'une éducatrice en "milieu ouvert", qui travaille en région parisienne.
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