Reporters sans Frontières (RSF) a dénoncé lundi le transfert en secret du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, condamné à six mois d'emprisonnement, dans une prison située à 130 km au sud-ouest de Tunis. "Les autorités tunisiennes sont décidément prêtes à toutes les injustices. Après avoir condamné Taoufik Ben Brik sans raison, la justice lui impose des conditions d'éloignement injustifiées. C'est vraiment révoltant", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation de défense de la liberté de la presse, dans un communiqué. "Azza Zarrad, l'épouse de Taoufik Ben Brik, n'a été informée que dimanche soir de ce transfert", a précisé à l'AFP M. Julliard, estimant que cette mesure n'avait "pour seul but que de rendre plus difficile la vie de Taoufik et de sa famille, qui aura toutes les peines du monde à lui rendre visite". "Personne, ni sa famille ni ses avocats, n'a revu Taoufik Ben Brik depuis l'audience du 19 novembre (lors de son procès). On ignore la date exacte du transfert à la prison de Siliana (130 km de Tunis)", a-t-il ajouté. "Plusieurs de ses avocats vont tenter d'aller le voir aujourd'hui (lundi), notamment pour lui apporter des médicaments" dont le journaliste, atteint d'une maladie dégénérative des défenses immunitaires, a besoin au quotidien, a encore indiqué Jean-François Julliard. RSF a aussi dénoncé un "harcèlement insupportable" de la famille du journaliste, dont le domicile tunisois est depuis des jours surveillé "en permanence" par des "dizaines de policiers". Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre par le tribunal de première instance de Tunis à six mois de prison ferme à l'issue d'un procès pour violences contre une femme. Ecroué le 29 octobre, Taoufik Ben Brik, 49 ans, avait été inculpé sur la base d'une plainte déposée contre lui par Rym Nasraoui, une femme d'affaires tunisienne de 28 ans. Elle l'accusait d'avoir délibérément embouti sa voiture, de l'avoir frappée et injuriée devant deux témoins. Durant son procès, le journaliste a affirmé être "victime d'un traquenard" ourdi, selon lui, par la police politique en raison de ses écrits contre le régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
Rédaction
30 novembre 2009
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