Le journal Le Monde et sa filiale Le Monde Interactif ont été condamnés jeudi à 1.500 euros d'amende chacun par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le député socialiste Julien Dray. La 17ème chambre a également condamné le quotidien et sa filiale à verser 1.500 euros de dommages et intérêts et à publier la condamnation sur leur support respectif. Dans son édition datée du 19 décembre 2008 et sur son site internet, le journal fait état d'une note de Tracfin, cellule antiblanchiment du ministère de l'Economie, recensant des mouvements de fonds suspects entre le compte de M. Dray et ceux de l'association les Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl depuis janvier 2006, révélant l'existence de l'enquête. "S'il ne présente pas pour acquis que les soupçons de la cellule Tracfin seraient fondés, le journaliste exploite cependant largement les données reprises de cette note, chiffrées et très précises, ce qui lui confère une apparente crédibilité, le tout sans cependant attirer l'attention de ses lecteurs sur la circonspection avec laquelle à ce stade (..) il convenait de recevoir lesdites données", estime le tribunal. Il estime en outre que le journaliste a "manqué à la prudence" en ne donnant pas la parole à M. Dray sans pour autant rappeler le caractère "unilatéral et non contradictoire" du document de Tracfin. A la suite d'un signalement de Tracfin, le parquet de Paris a ouvert fin 2008 une enquête sur un éventuel "abus de confiance", soupçonnant M. Dray d'avoir bénéficié de mouvements de fonds, via deux de ses proches collaborateurs, provenant de la Fidl (lycéens) et des Parrains de SOS-Racisme. Depuis l'ouverture de cette enquête, Julien Dray et ses avocats ont poursuivi plusieurs médias, obtenant notamment la condamnation en première instance de l'Est républicain ou encore du Point.
Rédaction
26 novembre 2009
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