Reporters sans frontières (RSF) a appelé les gouvernements étrangers à "cesser de protéger le régime" tunisien et à demander la libération immédiate du journaliste et opposant Taoufik Ben Brik, condamné à six mois de prison ferme par un tribunal de Tunis. "J'espère que les chancelleries étrangères, qui sont jusque-là restées timorées dans leur réaction, vont maintenant demander publiquement la libération de Taoufik Ben Brik", a déclaré Jean-François Julliard, le secrétaire général de l'organisation de défense de la liberté de la presse, dans un communiqué. "Il faut cesser de protéger le régime du président (tunisien, Zine El Abidine) Ben Ali", a-t-il martelé, estimant qu'avec ce verdict, la Tunisie entrait "à nouveau dans le club peu fréquentable des pays qui emprisonnent les journalistes pour délit d'opinion". "Cette condamnation est une criminalisation de la dissidence", a renchéri Azza Zarrad, l'épouse du journaliste, également citée dans le communiqué. "On s'attendait à ce que la pression diplomatique joue son rôle. On est déçu. Jusqu'à quand l'occident va-t-il applaudir Ben Ali ?", s'interroge-t-elle. Taoufik Ben Brik a été condamné jeudi par un tribunal de Tunis à six mois de prison ferme, selon son avocat. Ecroué le 29 octobre, il avait comparu le 19 novembre pour "faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire des biens d'autrui" sur la base d'une plainte déposée contre lui par une femme d'affaires tunisienne. Durant son procès, il avait affirmé être "victime d'un traquenard" monté, selon lui, par la police politique en raison de ses écrits contre le régime du président Ben Ali. RSF a rappelé que le journaliste était atteint du syndrome de Cushing, une maladie dégénérative des défenses immunitaires qui "nécessite un suivi médical régulier", jugeant "indispensable qu'il soit placé dans un endroit propre et chauffé".
Rédaction
27 novembre 2009
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