A huit mois de la disparition de l'analogique en Espagne, le gouvernement a donné jeudi son feu vert à la télévision numérique (TDT) payante, une mauvaise nouvelle pour le groupe de médias Prisa dont la plateforme Digital+ avait jusqu'à présent le monopole des chaînes à péage. Le gouvernement a approuvé en conseil des ministres un décret-loi régulant la TDT payante, qui va permettre aux autres opérateurs de taille nationale de se lancer sur ce créneau, a annoncé sa vice-présidente Maria Teresa Fernandez de la Vega en conférence de presse. Cette mesure était "urgente et nécessaire", a estimé la dirigeante socialiste, afin notamment d'éviter un retard de l'Espagne en ce domaine par rapport à d'autres pays européens. "Elle va favoriser l'implantation de la TDT en Espagne" et "représente une solution de remplacement viable de revenus pour les opérateurs privés qui peut les aider à surmonter un contexte économique défavorable", a-t-elle souligné. Tous les opérateurs espagnols (Net TV, La Sexta, Antena 3, Veo Telecinco) ont sollicité auprès du ministère de l'Industrie l'autorisation d'émettre en payant sur la TDT, à l'exception du bouquet numérique Digital +, le seul qui détenait déjà une licence pour exploiter des chaînes payantes. Le premier groupe de médias espagnol, Prisa (journal El Pais, Digital +, Cuatro), va se trouver confronté à une concurrence encore accrue du groupe catalan Mediapro (La Sexta) sur le marché des retransmissions sportives. Ces deux groupes rivaux proches du pouvoir socialiste se partagent déjà les droits de retransmission des matches du Championnat de football espagnol tandis que la Sexta a le monopole des Grands Prix de Formule 1. Mediapro a déjà lancé sur la TDT la chaîne Gol TV, qui deviendra payante à partir de septembre pour les matches de Liga, concurrençant Digital+ sur son terrain. Mediapro et Prisa ont annoncé la semaine dernière avoir rompu des négociations en vue de la fusion de leurs télévisons, affectées par la chute des recettes publicitaires.