Le président Obama compte demander l'assistance technique de l'Agence de sécurité nationale (NSA) pour scruter à la loupe le trafic internet entre le réseau informatique gouvernemental américain et le secteur privé, a révélé le Washington Post. Le projet avait initialement été mis en chantier par l'administration du président George W. Bush et aurait dû voir le jour en février. L'objectif est de protéger le réseau informatique de l'administration publique civile d'attaques venues de l'extérieur, explique le quotidien qui cite Janet Napolitano, la secrétaire à la Sécurité intérieure. Son ministère aurait pour tâche de "guider" la NSA dans sa lutte contre le cyberterrorisme, a déclaré Mme Napolitano au Washington Post. "Nous voulons absolument utiliser les ressources techniques de la NSA", a-t-elle ajouté. "Mais la NSA sera guidée et, dans un sens, dirigée dans sa démarche par les employés du ministère à la Sécurité intérieure." Cette initiative risque de relancer le débat sur la protection des libertés individuelles, que le gouvernement Bush avait été accusé d'avoir piétinées en renforçant le contrôle des réseaux de télécommunication et d'internet. Sous la précédente administration, la NSA avait été chargée de réaliser des écoutes téléphoniques sans mandat entre les Etats-Unis et l'étranger. De son côté, le ministère à la Sécurité intérieure assure que la NSA devrait uniquement passer au peigne fin les échanges informatiques "allant de et vers le système informatique du gouvernement" américain. Un membre de la précédente administration, dont le journal ne révèle pas l'identité, assure qu'il s'agit de "faire la chasse au contenu malveillant et non de lire les lettres d'amour des détenteurs de courriels du gouvernement". "A chaque fois que quelqu'un se rend sur un site internet du gouvernement depuis son ordinateur privé ou qu'un courriel est envoyé à un employé du gouvernement ou à un fonctionnaire depuis une adresse privée, (la NSA) sera chargée d'analyser le risque potentiel qu'encourt le réseau informatique du gouvernement", ajoute le Washington Post. Un représentant anonyme du ministère de la Sécurité intérieure a expliqué au Post que le projet entrerait d'abord dans une phase de test afin que les organisations de défense des libertés civiles puissent s'assurer de son bien-fondé. Le test devrait être réalisé avec le concours d'AT&T, la plus grande de firme de télécommunications au monde, tel que l'administration Bush l'avait déjà envisagé. Sous l'administration Bush, AT&T avait dû faire face à des actions en justice pour le rôle qu'elle avait joué dans l'interception --sans mandat-- de courriels et de conversations téléphoniques. La direction d'AT&T n'a souhaité faire aucun commentaire quant à son rôle supposé ou avéré dans la phase de test du projet que l'administration Obama souhaite mettre sur pied.
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