L'association Reporters sans frontières (RSF) a estimé "lourde et injuste au regard du code pénal iranien" la décision du tribunal de la révolution de Téhéran de condamner à huit ans de prison la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, accusée d'espionnage au profit des Etats-Unis. Dans un communiqué, RSF "condamne fortement" cette décision et rappelle qu'"en l'absence de son avocat à l'unique audience du 13 avril Roxana Saberi a dû se présenter seule devant ses juges". "Nous réitérons notre appel à sa libération", indique l'organisation, pour qui "à la veille des élections, cette condamnation constitue une mise en garde à l'égard des journalistes étrangers". "Les autorités iraniennes usent et abusent du chef d'inculpation d'espionnage pour arrêter les journalistes et museler ainsi davantage la liberté d'expression", affirme encore RSF. Roxana Saberi, 31 ans, née aux Etats-Unis et iranienne par son père, est détenue depuis la fin janvier à la prison d'Evine, au nord de Téhéran. Son avocat a indiqué qu'il allait faire appel de ce jugement. RSF a précisé que le père de Roxana Saberi, devenu citoyen américain et vivant aux Etats-Unis, lui a indiqué que depuis 2006 sa fille "ne travaillait plus pour les médias" et n'écrivait que "des notes personnelles et des commentaires sur des sujets culturels et littéraires, en vue d'écrire un livre sur l'Iran". "Depuis 2006, elle se concentrait sur l'étude de la langue persane et de la culture iranienne dans une université de Téhéran", a ajouté RSF, citant encore son père. Les autorités américaines avaient affirmé que les accusations portées contre elle étaient "sans fondement". Après la condamnation, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est déclarée "profondément déçue".
Rédaction
19 avril 2009
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