Le directeur du syndicat des acteurs de cinéma et de télévision américain (SAG) a démissionné lundi, après des semaines de dissensions sur le déclenchement d'une éventuelle grève pour obtenir des concessions du patronat, a rapporté le quotidien professionnel Variety. Doug Allen, qui était aussi le négociateur en chef du SAG, a annoncé son départ dans un courrier électronique envoyé à ses collègues, selon la "bible" de Hollywood, généralement très bien informée sur les coulisses de la capitale américaine du cinéma. Cette démission n'a toutefois pas pu être confirmée dans l'immédiat auprès du syndicat de quelque 120.000 membres et dont la convention collective triennale avec l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) a expiré fin juin 2008. L'annonce intervient deux semaines après que la direction du SAG se fut séparée à l'issue de 30 heures de discussions, sans avoir fixé de date pour une consultation de sa base sur une éventuelle grève. La presse spécialisée de Hollywood avait attribué cette décision à des dissensions au sein de l'organisation sur l'attitude à adopter face à l'AMPTP, le patronat de l'audiovisuel américain. Une autorisation de grève devait être soutenue par 75% des bulletins exprimés. Mais quelque 1.400 membres du SAG, dont des acteurs de premier plan comme George Clooney, Susan Sarandon ou Sally Field ont récemment appelé la direction du syndicat à signer un compromis avec l'AMPTP, contestant la ligne dure prônée par M. Allen. Ces acteurs ont fait valoir que la situation actuelle, avec une économie américaine officiellement entrée en récession, ne plaçait pas leur syndicat en position de force pour négocier des avancées sociales. Un tel mouvement pourrait plonger l'industrie du divertissement dans le chaos, un an après un arrêt de travail de 100 jours des scénaristes qui avait provoqué un manque à gagner de jusqu'à deux milliards de dollars. Le SAG réclame notamment une hausse des salaires pour les acteurs touchant moins de 100.000 dollars par an, et une augmentation des dividendes sur les ventes de DVD et d'oeuvres exploitées sur internet et sur les "nouveaux médias" numériques. Mais les studios ont accusé le SAG de manque de réalisme, affirmant que ces médias n'étaient pas encore rentables. Selon l'AMPTP, le SAG a refusé de sceller un accord comparable à ceux conclus en 2008 entre les producteurs et les syndicats des scénaristes (WGA) et des réalisateurs (DGA). Contactée par l'AFP, une porte-parole de l'AMPTP a dit n'avoir "pas de commentaire" sur l'annonce de la démission de M. Allen.
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