D'anciens responsables du groupe français d'électronique et de défense Thales en Argentine seront jugés pour corruption dans le cadre d'une enquête sur l'octroi d'un marché public en 1997, a-t-on appris de source judiciaire. La chambre fédérale d'appel a ratifié le renvoi de ces dirigeants devant le tribunal et "le procès pourrait avoir lieu dans les prochains mois", a indiqué à l'AFP cette source sous couvert de l'anonymat. La justice argentine enquête depuis 2004 sur le présumé versement de quelque 25 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires argentins dans le cadre de l'attribution de la concession de l'espace radioélectrique national. La liste des prévenus inclut les anciens patrons de la filiale argentine de la firme française, Jorge Neuss et Juan Carlos Cassagne, ainsi que le Français Jean Nicolas Rostan d'Ancezune West, résident en Uruguay. Plusieurs fonctionnaires du gouvernement de l'époque, dirigé par le président Carlos Menem (1989-1999), sont également poursuivis dans cette affaire. Thales Spectrum International, filiale de Thales (ex-Thomson) avait remporté en tant que seul compétiteur ce contrat qui avait fait de l'Argentine le seul pays du monde à céder le contrôle de son spectre radioélectrique, indispensable pour la télévision, radio et téléphonie mobile. La passation de ce marché public avait été annulé en 2004 par l'ex-président Nestor Kirchner (2003-2007) après la découverte d'irrégularités par ses services de lutte contre la corruption. Saisi par Thales, le centre d'arbitrages internationaux de la Banque mondiale (CIADI) a rejeté la semaine dernière la requête de la firme française qui réclamait à l'Argentine 600 millions de dollars en guise de réparation pour l'annulation du contrat.
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