Le préfet de l'Ardèche, Claude Valleix, a interdit jeudi à un journaliste et au rédacteur en chef de France Bleu Drôme-Ardèche, Joël Cuoq, l'accès à une conférence de presse sur les intempéries qui ont frappé le département, ont indiqué plusieurs participants à la réunion. A l'entrée, il leur a été signifié que leur "présence n'était pas souhaitée", a raconté M. Cuoq. Radio France Bleu Drôme-Ardèche n'avait pas été invitée à la conférence de presse portant sur les dégâts des derniers orages et sur l'alerte orange en cours dans le département, a déclaré à l'AFP M. Cuoq. Le responsable de France Bleu Drôme-Ardèche est pourtant, de droit, membre du conseil départemental de la sécurité publique puisque sa radio, en tant que média du service public, "concourt à l'alerte et à l'information des populations en cas de crise", a-t-il rappelé. Informés par un confrère de la tenue de la conférence, à laquelle 25 médias, dont l'AFP, étaient conviés, M. Cuoq et le journaliste de France Bleu Drôme-Ardèche se sont présentés à 15H30, l'horaire prévu pour la conférence de presse, à la préfecture de Privas. A la suite de l'intervention du président du conseil général de l'Ardèche, Pascal Terrasse (PS), présent lui aussi, le préfet a finalement accepté de laisser entrer M. Cuoq, mais pas le journaliste. Une fois dans la salle, M. Valleix a évoqué les "bons" et les "mauvais" journalistes, critiquant le membre de la radio resté à la porte, provoquant le départ de M. Cuoq et de deux autres confrères solidaires. "Il a piqué une colère monstrueuse. Il a parlé de journalistes qui mentaient et qui ne le respectaient pas. Je ne connais pas les griefs qui les opposent, mais je suis d'autant plus surpris que je n'ai personnellement aucun reproche à faire à cette radio", a déclaré à l'AFP M. Terrasse. Joint par téléphone en début de soirée, la préfet de l'Ardèche a reconnu "avoir un différend avec France Bleu quant à l'objectivité avec laquelle ils traitent les informations relatives à l'action de l'Etat dans le gouvernement". "Je vais recevoir demain (vendredi) un responsable de Radio France pour en parler. C'est une réunion prévue depuis plusieurs jours. Le différend doit rester dans ce cadre restreint", a-t-il ajouté.