Le président du syndicat américain des acteurs de cinéma et de télévision (SAG) a écarté le déclenchement d'une grève dans l'immédiat, alors que le contrat liant son organisation aux producteurs de Hollywood expire lundi soir. "Nous n'avons entamé aucune procédure d'autorisation d'une grève par un vote des membres du Screen Actors Guild. Toute mention d'une grève ou d'un lock-out du patronat constitue une diversion à l'heure actuelle", a déclaré le président du SAG, Alan Rosenberg, dans un communiqué de son organisation. Le contrat triennal liant les 120.000 membres du SAG et l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), le patronat de Hollywood, expire lundi à minuit. Les négociations entre les deux organisations n'ont enregistré aucun progrès ces dernières semaines et semblent dans l'impasse. Mais M. Rosenberg a affirmé que "le comité de négociation national du SAG se rend à la table des pourparlers tous les jours (pour négocier) en toute bonne foi afin d'obtenir un contrat juste pour les acteurs". La presse spécialisée de la capitale américaine de l'audiovisuel a assuré cette semaine que la plupart des grands studios de cinéma s'étaient préparés à cesser de tourner des films lundi. Toutefois, ni le SAG, ni l'AFTRA, une autre organisation professionnelle fédérant 70.000 comédiens, n'ont déposé de préavis de grève. Tous deux s'étaient déjà dit prêts à négocier pendant le mois de juillet. La situation est compliquée par le fait que les deux syndicats se sont récemment opposés sur la question du contrat, l'AFTRA ayant donné son feu vert à une version du texte proposée par l'AMPTP, tandis que le SAG la rejetait. Les dirigeants du SAG affirment que l'AFTRA a fragilisé leur capacité de négociation et ont demandé à 44.000 de leurs membres qui font aussi partie de l'AFTRA de ne pas ratifier le texte. Cette discorde syndicale a eu pour effet de monter des acteurs les uns contre les autres: Tom Hanks, Kevin Spacey et Alec Baldwin se sont prononcés pour la position de l'AFTRA tandis que Jack Nicholson et Ben Stiller se sont rangés derrière le SAG. Jeudi, George Clooney a appelé les deux organisations à l'unité, affirmant que les divisions ne faisaient que renforcer la position du patronat. Le SAG réclame une hausse des salaires pour les acteurs touchant des salaires moyens de moins de 100.000 dollars par an, et veut davantage de dividendes des ventes de DVD et d'oeuvres exploitées sur l'internet. Mais les studios ont accusé le SAG de manque de réalisme et l'ont encouragé à conclure un accord similaire à celui qu'ils avaient scellé plus tôt cette année avec les scénaristes et les réalisateurs. L'hiver dernier, une grève des scénaristes avait paralysé le secteur audiovisuel américain pendant 100 jours. Son coût avait été évalué a posteriori à plus de 2 milliards de dollars.
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