La justice allemande a autorisé, après des mois de conflit, la diffusion d'un téléfilm consacré au drame de la thalidomide, fiction que contestait le fabricant de ce médicament responsable de graves malformations chez des milliers de bébés. Les juges de la Cour constitutionnelle ont estimé que le téléfilm "Un seul comprimé", dont la diffusion à la télévision publique allemande était gelée depuis novembre 2006 suite aux actions en justice du laboratoire Grünenthal, n'était pas un documentaire mais une oeuvre de fiction et de divertissement, et qu'en conséquence rien ne devait s'opposer à sa diffusion. Cette décision devrait permettre à la chaîne publique WDR de diffuser le film, qui raconte le combat d'un avocat contre le laboratoire pharmaceutique qu'il tient pour responsable du handicap de son enfant. Il devrait être diffusé au mois d'octobre pour le 50e anniversaire de la commercialisation du médicament. Destiné à lutter contre les nausées des femmes enceintes, la thalidomide a été vendue dans plus de 40 pays jusqu'à son retrait des pharmacies, en 1961, après la mise en évidence de ses dramatiques effets secondaires: quelque 10.000 bébés dans le monde, dont environ la moitié en Allemagne de l'Ouest, sont nés sans bras ou sans jambes, ou avec des pieds et des mains atrophiés, parce que leur mère avait pris de la thalidomide pendant la grossesse. Le groupe Grünenthal, qui affirme ne pas chercher à occulter cette page noire de son histoire, avait cependant tenté de s'opposer à la diffusion du téléfilm car il estimait qu'il comportait plusieurs inexactitudes grossières. L'entreprise contestait notamment la thèse, soutenue par les auteurs du film, selon laquelle elle aurait tardé, en 1961, à retirer du marché son dangereux médicament.
Rédaction
6 septembre 2007
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