Après deux documentaires sur Hitler et l'Algérie française, M6 poursuit son exploration de l'histoire du 20ème siècle avec Staline, dont les travers et les crimes sont reconstitués grâce à un travail d'une année et une enquête minutieuse. La réalisation de ce film, "Staline, le tyran rouge", a été confiée à Mathieu Schwartz, Serge de Sampigny et Yvan Demeulandre. "C'est le résultat d'un travail long d'un an, difficile d'un point de vue technique en raison de la colorisation des images, mais aussi car nous avons eu affaire à un ennemi redoutable, la propagande", explique Mathieu Schwartz. De fait, Staline avait l'habitude d'ordonner que les "ennemis" qu'il avait fait exécuter soient "effacés" des films et des photos officiels. De même, les réalisateurs ont dû visionner des kilomètres de pellicules avant de trouver des images du visage de Staline non retouchées et où l'on voit qu'il avait la peau grêlée. Les deux tiers des images du documentaire ont été colorisées, les autres sont extraites de films d'époque tournés en couleurs. Certaines proviennent des archives soviétiques que les réalisateurs ont pu consulter à Moscou. Ils ont également photographié des documents terribles comme ce fac-similé datant de 1933 dénombrant les quotas d'Ukrainiens devant être éliminés par décision du dictateur. Au total, les réalisateurs ont eu recours à une quinzaine de sources d'information différentes pour monter le film. Avec quelques partis pris: pas d'interview mais des citations extraites de discours, lettres ou cahiers intimes des témoins de cette époque. Le tout lu par des comédiens. Au final, le documentaire jette une lumière crue sur Staline, petit homme d'1 mètre 60 qui porte des chaussures à semelle compensée, cache soigneusement sa vie privée, met en scène un paradis des travailleurs à l'aide de films de propagande plein d'ouvriers joyeux et de paysans radieux. Parmi les images les plus impressionnantes, celles tournées clandestinement dans les rues de Moscou par une riche Anglaise, mais aussi les affamés d'Ukraine, une tragédie qui fera cinq millions de morts, les esclaves du goulag. Et celles, rares, de la famille du dictateur, de sa femme Nadia qui se suicidera, vérité qui restera cachée 60 ans. Staline meurt le 4 mars 1953 après une agonie de deux jours, seul dans sa chambre. Il laisse 20 millions de morts derrière lui. Diffusion ce soir à 20h50.
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