France 2 a annoncé lundi avoir adressé un "sévère avertissement" à son animateur Pascal Sevran pour ses propos sur la sexualité des Noirs, le mettant en garde contre toute récidive, une décision jugée "insuffisante" par le PS. Jugeant ses propos "très graves" mais prenant "acte" des "excuses" présentées par l'animateur dans Le Parisien, le directeur général de France 2, Philippe Baudillon, adresse à Pascal Sevran une "très ferme mise en garde, qui a valeur de sévère avertissement", selon un courrier à l'intéressé rendu public par la chaîne. "Je vous invite solennellement pour l'avenir à vous abstenir de toute prise de position contraire à l'éthique du service public, faute de quoi nous nous verrions dans l'obligation de remettre en cause le principe de votre collaboration sur France 2", avertit M. Baudillon. "Dans la mesure où ces propos n'ont pas été tenus à l'antenne, il n'est pas de notre responsabilité de diffuseur de les sanctionner directement. La justice ayant été saisie, elle y donnera des suites appropriées", explique-t-il. Le PS a critiqué lundi soir la décision de la chaîne publique, y voyant une "sanction virtuelle". "En maintenant la présence de Pascal Sevran à l'antenne sur le service public de l'audiovisuel, la direction de France Télévisions ne semble pas prendre la mesure de l'émotion et de la consternation suscitées par son attitude et ses paroles, en dépit de ses excuses", a estimé le secrétaire national adjoint Faouzi Lamdaoui. Dans une interview au quotidien Var Matin daté du 2 décembre, Pascal Sevran était interrogé sur une affirmation contenue dans son dernier livre, "Le privilège des jonquilles" (Albin Michel), et ainsi résumée par le journaliste de Var Matin: "La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique". "Et alors? C'est la vérité!, répond alors Pascal Sevran. L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète!". Après le tollé soulevé par ces déclarations, M. Sevran a présenté ses "excuses" ce week-end: "Aux hommes et aux femmes que j'ai pu peiner, je veux dire ma tendresse et leur présenter mes excuses", a déclaré l'animateur. "Le racisme me révulse", a assuré M. Sevran, se disant victime d'une "manipulation". Mais il n'est pas revenu sur le fond de sa démonstration. "Je retire ce terme (de stérilisation) qui était mal choisi. A la place, je veux dire que je soutiens le contrôle des naissances", a-t-il ainsi répondu au Parisien. Lundi, dans un courrier au président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), M. Sevran a dénoncé à nouveau une "campagne indigne" à son encontre. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a défendu l'animateur, son "ami", assurant qu'il "n'a jamais été effleuré par la moindre pensée raciste". Après la parution de l'interview à Var Matin, le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, s'était dit "extrêmement choqué". Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais Collectifdom) et le Cran ont entamé des poursuites judiciaires, et l'Association de la presse panafricaine (APPA) a saisi le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme.
Rédaction
12 décembre 2006
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