Le tournage de "Foudre d'été", nouvelle série de France 2 pour adolescents, se déroule jusqu'au 17 décembre en Nouvelle-Calédonie, dont les autorités veulent valoriser l'image, encore brouillée par le drame de la grotte d'Ouvéa en 1988. A Oui-Poin, où ne vit plus qu'une petite centaine d'habitants, la chasse, les champs et la pêche rythment le quotidien, à mille lieues de l'existence parisienne du jeune acteur, qui a fait ses armes dans plusieurs séries télévisées et deux longs métrages. Pour quelques jours, toute l'équipe de "Foudre d'été", réalisée par Stéphane Meunier, auteur du célèbre documentaire "Les yeux dans les Bleus", a posé ses valises parmi cette tribu, nichée dans la chaîne de montagnes centrale de Nouvelle-Calédonie, au bout de 50 km de piste poussiéreuse. "On a logé l'équipe un peu partout, dans la maison de l'infirmière, de l'instituteur. On a même joué des petits rôles. C'est bien pour la tribu car nous n'avons pas beaucoup de revenus", se félicite Elise Mediera, tout en préparant pour ses hôtes un bougna à l'anguille, plat traditionnel avec des tubercules mijotés au lait de coco. Programmée pour l'été 2007 sur France 2, "Foudre d'été" est une série de 26 épisodes de 26 minutes, dont 21 tournés en Nouvelle-Calédonie, à 18.000 kilomètres de Paris. Alex mène l'enquête pour retrouver Alice, sa dulcinée qui a disparu sans explications. Tournée caméra à l'épaule, la série laisse une grande part à l'improvisation et se déroule essentiellement en extérieur, mettant en valeur la beauté de l'archipel. "C'est la première fiction en Nouvelle-Calédonie et c'est un gros événement pour nous. 180 locaux, techniciens, figurants, acteurs... ont été embauchés", se réjouit Aline Marteaud, responsable du Bureau d'accueil des tournages de la Province Sud. Cette structure a été créée en 2005, dans la foulée de l'émission de télé-réalité "Koh-Lanta", dont les "aventuriers" avaient cette année-là élu domicile à l'île des Pins, joyau du Caillou. Les émissions "Thalassa", "Des racines et des ailes", "La carte au trésor", "C'est pas sorcier", "Objectif Aventure" etc, ont aussi fait escale en Calédonie. "On a presque deux tournages par mois. Le Bureau fait partie de la Commission nationale du film France, qui impose une charte avec des bases de décors, un vivier de techniciens, d'artistes, de figurants. Cette assistance rassure les producteurs", affirme Aline Marteaud. Philippe Gomes, président de la Province Sud, considère ces tournages comme un bon moyen de gommer l'image souvent négative de l'archipel. "Quand on dit Nouvelle-Calédonie, on pense à la grotte d'Ouvéa (lieu d'une prise d'otages en 1988 dont l'assaut par le GIGN fit 21 morts, ndlr) ou aux turbulences sociales liées au nickel. Il faut donner à la Calédonie un visage plus avenant car la beauté de nos sites est extraordinaire", estime-t-il. L'élu rappelle qu'en 1985, non loin de Oui-Poin, Eloi Machoro, l'une des figures de la rébellion indépendantiste kanake, est mort sous les balles des gendarmes. "Aujourd'hui, la tribu accueille à bras ouvert cette équipe de la télévision française. Les temps ont bien changé", souligne-t-il.
Rédaction
26 novembre 2006
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