La chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira a nié poursuivre un "agenda politique" contre la Tunisie, après que Tunis a fermé son ambassade à Doha en raison de la diffusion par la télévision d'interviews d'un opposant tunisien. "Nous n'avons pas d'agenda politique contre la Tunisie ou contre une quelconque autre partie", a affirmé Waddah Khanfar, directeur général d'Al-Jazira, qui a provoqué l'ire de nombreux régimes arabes depuis qu'elle a été lancée il y a dix ans. "Nous regrettons la décision tunisienne et réaffirmons que nous nous engageons à (fournir une plateforme) à des opinions différentes", a déclaré M. Khanfar à l'AFP. La Tunisie a décidé de fermer sa mission diplomatique à Doha après la diffusion, le 14 octobre, par Al-Jazira d'une interview de l'opposant tunisien Moncef Marzouki, appelant à la "résistance jusqu'à ses ultimes limites possibles" contre le pouvoir en place à Tunis. "La chaîne de TV qatarie Al-Jazira tourne le dos à la vérité et à l'objectivité chaque fois qu'elle aborde l'actualité en Tunisie, méprisant les règles élémentaires de la déontologie et semblant mener une campagne hostile destinée à nuire à la Tunisie", a indiqué ce ministère. "Face à une évolution aussi dangereuse", est-il ajouté dans le communiqué, "la Tunisie a décidé de mettre fin à sa représentation diplomatique au Qatar et de fermer son ambassade à Doha, malgré l'estime et le respect qu'elle porte à ce pays frère". Le gouvernement qatari n'a pas réagi à la décision de la Tunisie. La presse de ce petit émirat a rapporté l'information sans la commenter. Al-Jazira accueillerait "tout responsable tunisien qui voudrait parler à la chaîne", a assuré M. Khanfar. "Lorsque nous accueillons certaines personnalités, cela ne veut pas dire que Al-Jazira appuie leurs positions", a-t-il ajouté.
Rédaction
27 octobre 2006
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