Armelle, infirmière, mariée à Nadim, est une jeune mère de famille apparemment sans histoire. Sa vie va basculer lorsque Nadim, après plusieurs crises de violence, s'enfuit avec leur fille, Sara, cinq ans. La quête d'Armelle pour retrouver son enfant va durer deux ans. Adaptée d'une histoire vraie, "Retrouver Sara", un film en deux parties diffusé sur France 2, ( 1er épisode diffusé sur France 2 ce soir à 20H50 ) raconte la montée de la violence conjugale dont est victime Armelle, puis son combat pour retrouver sa fille. Réalisé par Claude d'Anna, le film s'inspire du livre de Fabienne Brin, "Retrouver Sara", dont la fille a disparu de janvier 1999 à février 2002. Malgré la charge émotionnelle de cette histoire, le film, très réaliste, évite le pathos et le manichéisme, grâce notamment à l'interprétation tout en finesse de Sophie de La Rochefoucauld (Armelle) et Maher Kamoun (Nadim). La première partie dépeint avec minutie les mécanismes de la violence conjugale, psychologique et physique. Le film parvient à transmettre l'impression d'un piège qui se referme et dont il est très difficile de s'extraire. Armelle est une jeune femme indépendante, épanouie dans son travail et qui aime son mari. Nadim, réfugié iranien, accumule les échecs et dérape peu à peu : il accuse sa femme de le mépriser et la coupe peu à peu de son entourage familial et amical. Les crises de violence se succèdent, lors desquelles il oblige Armelle à rédiger des lettres d'excuses. Puis il la frappe et la chasse du domicile conjugal. Armelle prend de plus en plus peur et lorsqu'elle lui annonce qu'elle veut le quitter, il lui taillade le visage avant de s'enfuir avec leur fille aînée. La deuxième partie suit la quête effrénée d'Armelle pour retrouver sa fille, face à une justice passive car "la fillette est tout de même avec son père", et un entourage qui, selon elle, s'habitue en silence. Elle retrouvera sa fille au Canada, où sera déclenché le plan Amber. Ce dispositif, déployé en cas de rapt d'enfants, existe depuis plusieurs années au Canada et vient d'être adopté en France. Oscillant entre moments de dépression, de colère et des flambées d'espoirs, Sophie de La Rochefoucauld incarne une femme, d'abord perdue et désarmée, qui va peu à peu se transformer en bulldozer. Loin de l'icône de "l'héroïne parfaite", elle est une femme courageuse mais aussi agressive et blessante envers ses proches lorsqu'elle cède au désespoir. Face à elle, Maher Kamoun, malgré la folie et la brutalité du personnage, parvient à faire comprendre (à défaut d'excuser) la paranoïa dans laquelle il s'enferme, et à transmettre l'amour désespéré qu'il porte à sa fille. "On ne peut pas refuser un tel projet. C'est un devoir de raconter de telles histoires pour encourager les femmes" victimes de brutalités "à oser parler", explique l'actrice, très engagée pour défendre la cause des femmes, via une association et des chroniques dans l'émission "Les Maternelles" sur France 5. 1er épisode diffusé sur France 2 le 8 mai à 20H50.
Rédaction
8 mai 2006
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