Le groupe français d'électronique Thales, ex Thomson-CSF, auquel le français Alcatel (télécommunications) et l'européen EADS (aéronautique) veulent apporter leurs satellites, est un poids lourd de l'industrie de défense européenne, présent dans les avions de combat, les navires de guerre et les systèmes de sécurité informatique. Thales, qui emploie 55.476 salariés, a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 10,26 milliards d'euros pour un bénéfice net de 334 millions d'euros. En présentant ces résultats, son PDG Denis Ranque avait indiqué vouloir reprendre une "stratégie de conquête". Les origines du groupe, qui avait adopté le nom de Thomson-CSF en 1968 après la fusion de Thomson-Brandt avec la Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF), remontent à 1897. Le groupe est passé dans le secteur public en 1982 avec la nationalisation de sa maison mère Thomson SA avant de retourner au privé en 1998. Aujourd'hui, Thales est détenu à 31,3% par l'Etat français, 9,5% par Alcatel, 5,7% par le groupe industriel Marcel Dassault, 4,6% par l'actionnariat salarié, le reste flottant en Bourse. Parmi les crises traversées par Thomson CSF, rebaptisé Thales en décembre 2000, se trouve l'affaire des frégates taïwanaises, concernant les conditions d'attribution d'un contrat de 2,8 milliards de dollars en 1991 pour la vente à Taïwan de six frégates. Thales, dont les marchés de défense représentent 70% du chiffre d'affaires, est engagé depuis plusieurs années dans une politique de développement à l'international en rachetant des sociétés étrangères. Le groupe, qui est ainsi devenu le numéro deux de la défense en Grande-Bretagne, coopère avec son homologue britannique BAE Systems sur le projet des deux futurs porte-avions de la Royal Navy. En France, Thales s'est récemment rapproché de la DCN (chantiers navals militaires) en prenant 25% de son capital, pour s'imposer dans le secteur naval militaire en Europe et créer le noyau d'un "Airbus naval".
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