Gérard Holtz en valet, Michel Drucker en groom, Patrice Laffont en général d'opérette, Sophie Davant en demi-mondaine : France 2 présente cet été une adaptation de la célèbre pièce de Georges Feydeau "Un fil à la patte", interprétée par ses animateurs et ses journalistes. "Ce sera un événement d'antenne, qui va marquer les esprits, parce que c'est unique dans l'histoire de la télévision française", assure Christopher Baldelli, directeur général de France 2. "C'est une des principales richesses et une fierté de France 2 d'avoir des animateurs et des journalistes qui ont un talent d'animateur ou de journaliste mais aussi d'autres talents que celui-là", souligne de son côté Yves Bigot, directeur des programmes. Mise en scène par Francis Perrin, la pièce a été enregistrée le 18 avril au théâtre des Variétés à Paris, à l'occasion de l'unique représentation en public, devant quelques personnalités, mais surtout les proches et les amis de ces comédiens d'un soir. La diffusion reprend à 99% le film tourné le 18 avril, hormis le son de quelques répliques repiqué dans la "couturière", c'est-à-dire l'ultime répétition du 17 avril, explique Olivier Minne, producteur du spectacle (A Prime Group). Les téléspectateurs découvriront sans surprise le talent de Thierry Beccaro ("Motus") qui incarne l'un des principaux personnages, Fernand de Bois d'Enghien. Comédien depuis plus de 15 ans, il a notamment joué dans "Boeing Boeing" et "Les femmes savantes". Ils seront davantage étonnés par le professionnalisme de Marie-Ange Nardi ("Le millionnaire") qui lui donne la réplique dans le rôle d'une chanteuse de café-concert. "Même s'il y a des points communs, le travail d'un journaliste de télévision n'est pas celui d'un comédien", souligne Gérard Holtz, qui rend hommage au travail "formidable" de Francis Perrin. Méconnaissable sous une perruque d'un noir de jais, affublé d'une barbe et d'une moustache à l'impériale, Patrice Laffont campe un désopilant général Irrigua. Souffrant d'une extinction de voix, il a failli être remplacé au dernier moment par Francis Perrin lui-même. Mais il a fini par jouer son rôle, qui lui imposait d'ailleurs des propos presque incompréhensibles tenus avec un fort accent latino-américain. Campant opportunément l'interprète du général, le journaliste sportif Nelson Montfort joue sur le registre des traductions intempestives qui ont fait sa réputation. Dans de brèves apparitions, Michel Drucker, en groom qui livre des fleurs, Bernard Pivot, simple passant en redingote et haut de forme, sont peut-être un peu empruntés. Mais leur présence suffit à faire oublier les menus incidents de la mise en scène, comme les portes qui se coincent au mauvais moment. La diffusion de ce "Fil à la patte" sera suivie ce soir à 20h55 de "Côté cour - Côté jardin", un "making of" de 52 minutes tourné par Stéphane Gillot pendant les deux mois de préparation. On y découvre les affres et les efforts des comédiens amateurs aux prises avec Francis Perrin pour que l'aventure ne tourne pas au spectacle de patronage. "Mon seul problème, c'était que cela ne devienne pas un spectacle de fin d'année, de collégiens", souligne Olivier Minne. "J'ai eu le sentiment d'assister à la naissance d'une véritable troupe", confie Francis Perrin.