La chaîne cryptée Canal+ a rendu public lundi un accord avec les principales organisations professionnelles du cinéma français qui conforte son rôle de "partenaire essentiel" de l'ensemble du secteur. "Le cinéma représente le premier motif d'abonnement à notre chaîne et la fidélisation de nos abonnés passe par le cinéma", a souligné lors d'une conférence de presse le président de Canal+ Bertrand Méheut, estimant que cet accord a permis "des avancées bénéfiques pour l'un comme pour l'autre". L'accord, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2005 pour une durée de cinq ans, prévoit notamment de nouvelles cases de diffusion pour mieux exposer les films diffusés sur Canal+, un enrichissement de l'offre numérique de la chaîne cryptée, une politique de diversité "plus ambitieuse", et un engagement financier renouvelé en faveur de l'ensemble de l'industrie cinématographique. Dans un communiqué, le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres a salué cet accord, "gage de pérennité et de développement du cinéma français", et s'est réjoui de pouvoir assister à Cannes à la signature officielle. Au terme de l'accord, Canal+ pourra notamment proposer à ses abonnés des longs métrages tous les soirs de la semaine, notamment le vendredi soir (sans la restriction liée au nombre d'entrées en salles l'année précédente) et, pour la première fois, le samedi soir (pour les films n'ayant pas excédé 1,2 millions d'entrées en salles l'année précédente). Les chaînes numériques de Canal+ (Canal+ Cinéma, Canal+ Confort et Canal+ Sport) bénéficieront d'une plus grande souplesse de programmation entre la chaîne mère et ses déclinaisons. Canal+ consacrera désormais 17% de son obligation d'acquisition d'oeuvres cinématographiques d'expression originale française à l'acquisition de films d'un devis inférieur ou égal à 4 millions d'euros. Afin de faciliter la production des films, Canal+ s'engage aussi à consacrer 80% de ses obligations françaises aux préachats de films avant le premier jour de tournage. Pour Jean-François Lepetit, président du BLOC (Bureau de liaison des organisations de cinéma), qui regroupe douze organisations professionnelles, "le pari que l'on fait, c'est que Canal va retrouver des abonnés et que mieux Canal+ se portera, plus le cinéma français en bénéficiera". Pour Jean Labé, représentant le BLIC (Bureau de liaison des industries cinématographiques), il s'agit d'un accord "gagnant-gagnant", car "Canal est évidemment depuis 20 ans un élément indispensable du financement du film en France". Selon le Centre national de la Cinématographie, Canal+ est le premier partenaire du cinéma français avec près de 130 millions d'euros investis en 2003, soit 16% de l'ensemble des investissements.