Près du tiers de la population mondiale est privé de liberté de presse, constate l'organisation Reporters sans frontières (RSF) dans son rapport annuel 2003 publié à l'occasion de la 14e Journée internationale de la liberté de la presse . "Plus de 130 journalistes sont actuellement emprisonnés pour avoir voulu nous informer" et "jamais le nombre de journalistes tués n'avait été aussi élevé depuis 1995", indique RSF. En 2003, 42 journalistes ont été tués, dans l'exercice de leur profession ou pour leurs opinions principalement en Asie et au Moyen-Orient (guerre d'Irak) contre 25 en 2002. 766 journalistes ont été interpellés, plus de 1.460 agressés ou menacés et 501 médias censurés, rappelle RSF, qui avait déjà dressé son bilan annuel en janvier. Depuis le 1er janvier 2004, 11 journalistes ont été tués, 101 interpellés, 250 menacés, et 142 médias ont été censurés. Brossant un tableau continent par continent, RSF indique que l'année 2003 n'a "pas été particulièrement bénéfique à la liberté de la presse en Afrique". Deux journalistes ont été tués en Côte d'Ivoire, dont Jean Hélène de Radio France Internationale. Les journalistes ont par ailleurs, "fait les frais de la répression systématique de régimes vieillissants". La presse indépendante se raréfie sur le continent africain. Le continent américain "reste une terre de contraste pour la liberté de la presse". Globalement respectée dans la majorité des Etats, cette liberté est quotidiennement persécutée à Cuba, en Haïti ou en Colombie, qui reste le pays le plus meurtrier du continent. Avec 200 journalistes détenus en 2003, poursuit RSF, "l'Asie a été de loin, la plus grande prison du monde pour les professionnels de l'information". Les régimes communistes mais également la dictature militaire birmane sanctionnent ainsi les journalistes qui réclament la liberté d'expression ou dénoncent la tyrannie. RSF relève la "pratique courante de la torture" au Pakistan, en Birmanie ou au Népal. La répression s'exerce parallèlement à un essor des médias: l'Inde connaît une croissance record du nombre de télévisions et de radios privées. Fait nouveau, en Chine, les agressions de journalistes se sont multipliées. Au total, 16 journalistes sont morts en Asie en 2003 dans l'exercice de leur fonction, au moins 600 ont été agressés ou menacés et plus de 190 médias ont été censurés. Le Moyen-Orient est la "lanterne rouge" de la liberté de la presse en 2003. "Outre l'absence de médias indépendants et une très forte autocensure des professionnels de l'information dans plusieurs pays, la guerre en Irak et la poursuite du conflit israélo-palestinien ont mis la liberté et la sécurité des journalistes à très rude épreuve". Quinze journalistes et 2 collaborateurs des médias ont été tués dans la région en 2003. En Irak, des groupes armés ou terroristes et des mouvements politiques font également peser de "lourdes menaces". L'Iran "reste la plus grande prison du Moyen-Orient". Dans le Maghreb, en Tunisie, malgré le "vent de liberté" apporté par la fin du monopole d'Etat des ondes hertziennes, "la presse, publique et privée, reste totalement sous le contrôle de l'Etat". La liberté de la presse a fortement régressé en Algérie et au Maroc. En Europe, la situation est "restée satisfaisante": les cas de violations du principe de protection des sources et d'agressions de journalistes ont été moins nombreux. Mais les conditions de travail dans les pays de l'ancien bloc soviétique sont de "plus en plus mauvaises": agressions, emprisonnements, censure...
Rédaction
4 mai 2004
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