Il n'y a pas d'images de Dien Bien Phu et pourtant Patrick Jeudy raconte, témoignages de participants à l'appui, cette bataille qui a marqué la fin de la présence française en Indochine. Cinquante ans après, le documentariste a pris le parti dans "Dien Bien Phu, le rapport secret" diffusé le 8 mai sur France 3, de révéler, en partie, ce qu'établit un rapport de la commission d'enquête sur cette défaite française, jamais divulgué. Ce document sur une bataille qui dura 55 jours, du 13 mars au 7 mai 1954, laisse l'impression d'une "mission inéxécutable" qui a abouti à ce qu'un des intervenants appelle "une déculottée numéro un". "Les politiques auraient dû trancher. Quand on fait une guerre, il faut s'en donner les moyens (...) Nous aurions gagné si nous avions mieux préparé la paix sur le plan politique", estime ainsi le colonel Jean Sassi, capitaine des groupements de commandos mixtes aéroportés à Dien Bien Phu. Il souligne que "Khrouchtchev a félicité Mendès France pour cet arrêt de la guerre d'Indochine". Les explications à ce désastre militaire telles qu'elles apparaissent dans ce film nourri d'images de la guerre d'Indochine sont multiples : le haut commandement avait manifestement sous-estimé l'ennemi, la querelle entre les généraux Henri Navarre, commandant en chef et René Cogny, qui se renvoient les responsabilités, le rôle du général Christian de Castries qui quittera ensuite l'armée. Les actes de bravoure ne dissimulent pas les fautes de commandement militaire, et l'on s'interroge encore, commente Patrick Jeudy: s'agissait-il de protéger le Laos ou de vaincre le Vietminh?
Rédaction
8 mai 2004
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