Les réalisatrices du magazine de France 2 "Envoyé spécial", Guilaine Chenu et Françoise Joly, ont donné carte blanche au cinéaste Elie Chouraqui pour enquêter sur l'antisémitisme en France, Elie Chouraqui est retourné à Montreuil, dans la banlieue de Paris, sur les lieux de son enfance, pour constater la haine "ordinaire" qui oppose les élèves d'un lycée public de la ville et les jeunes musulmans du quartier aux lycéens d'un établissement juif voisin. Les responsables de l'école juive ont dû faire appel à des vigiles pour raccompagner les élèves jusqu'au métro après les cours, car les agressions se multipliaient à la sortie de l'école. Quelques jeunes d'origine arabe, le visage flouté, revendiquent ces agressions, au nom du conflit israélo-palestinien. "Ici, on se contente de leurs donner quelques coups, déclare l'un d'eux. Là-bas, on tire sur les jeunes Palestiniens à coup de Kalachnikov". "Le conflit israélo-palestinienne est le cancer des sociétés démocratiques, assure Elie Chouraqui, parce qu'il est la justification de tous les débordements". Le cinéaste se défend de toute partialité en montrant du doigt une "toute petite minorité", selon lui, de jeunes, manipulés par des adultes et influencés par les mouvements islamistes extrémistes. Il n'a pas constaté le même recours à la violence chez les jeunes de confession juive contre les jeunes musulmans. Mais si les agressions se poursuivent, avertit-il, "les étudiants juifs pourraient prendre les armes" pour se défendre.