Un caméraman irakien de la télévision Al-Arabiya à Dubaï, a été tué hier soir à Bagdad par des tirs américains et un journaliste, également irakien, a été été grièvement blessé, a indiqué l'un de leur collègue. L'armée américaine, interrogée par l'AFP, a indiqué que des soldats avaient tiré et tué une personne qui tentait de forcer un barrage près de l'hôtel Borj al-Hayat, dans le centre de Bagdad, où le correspondant a été tué. "Un Irakien a été tué alors qu'il tentait de forcer un barrage près de l'hôtel Borj al-Hayat à 22H16 (19H18)", a déclaré un porte-parole militaire, sans être en mesure de dire si la victime était un membre de la presse. Le porte-parole, tout en indiquant que les soldats tenant le barrage avaient tiré à plusieurs reprises, a dit ignorer si des personnes avaient été blessées. A Dubaï, où elle est basée, la chaîne a indiqué que deux de ses employés avaient été touchés par des "tirs américains". "La voiture dans laquelle ils étaient était clairement identifiée, elle portait le sigle "TV". Nous allons demander une enquête sur cet incident", a pour sa part affirmé le rédacteur en chef d'Al-Arabiya Salah Najm à l'AFP à Dubaï. Un technicien se trouvait également dans la voiture, dont le chauffeur était "inconscient" à cause du choc, a indiqué la journaliste de la chaîne Hadir Al-Rubaï. "Ali Abdel Aziz a été tué et Ali al-Khatib a été grièvement blessé", a de son côté déclaré à l'AFP l'un de leurs collègues à Bagdad Ahmed Salah, avant de s'effondrer en larmes. Un autre de leurs collègues a affirmé, sous couvert d'anonymat, que les deux victimes étaient près de l'hôtel Borj al-Hayat pour couvrir une attaque à la roquette dirigée contre l'établissement. "Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter les lieux, des soldats américains ont ouvert le feu", a-t-il indiqué. Bagdad a été le théâtre jeudi de plusieurs tirs sur des hôtels du centre et la population ainsi que les policiers et des gardes de sécurité étaient très nerveux, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans l'hôpital neurochirurgical de Bagdad, où le blessé a été transporté, des employés de la chaîne étaient arrivés ainsi que les membres de la famille du blessé au milieu d'une grande agitation. L'un des frères du blessé s'est jeté sur le lit où il était installé dans les services d'urgence la tête bandée et ensanglantée. Il a été énergiquement écarté par trois membres de l'assistance, avant l'évacuation de la salle. Cinquante-trois journalistes et autres employés des médias ont été tués en raison de leurs activités professionnelles en 2003, dont quinze pendant la guerre en Irak et des suites du conflit, a annoncé jeudi l'Association Mondiale des Journaux (AMJ), dont le siège est à Paris.
Rédaction
19 mars 2004
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